Après deux albums sortis en auto production dont un Cock Fight and Pony Racing à filer des insomnies à Scott Hill, qui pour le coup aurait pu croire que c’est mecs avaient retrouvé l’inspiration perdue par lui-même depuis quelques années, Mr. Plow sort cette troisième plaque intitulée Asteroid 25399 … en auto production. Les mystères du music-business restant pour nous insondables, nous ne pourrons apporter aucune explication au fait que malgré toutes les critiques élogieuses et le succès grandissant de nos quatre lascars dans leur Texas natal, aucun label n’aie encore eu la décence de les signer après dix ans passés à faire péter le fuzz.
Car oui, Mr.Plow aime le bon gros fuzz qui tache et dégouline de partout, celui-là même qu’ils ont repiqué à leur modèle revendiqué et pleinement assumé, à savoir Fu Manchu. Evitant de se prendre trop au sérieux (le nom du groupe est tiré d’un personnage des Simpsons, ce qui situe directement le niveau), ils se distinguent néanmoins par l’ajout d’une grosse dose de fun à leur heavy-rock tout à fait commun mais totalement jouissif. Allez jeter une oreille sur Master Blaster, un titre irrésistible de l’album précédent pour vous en convaincre. Enfin, çà c’était surtout avant et vous pouvez relire ce qui précède en utilisant l’imparfait car il semblerait que désormais, Mr. Plow soit moins enclin à la franche rigolade et aie décidé de prendre ses distances par rapport à nos amis californiens.
Inspiré du travail de Kurt Vonnegut dont un dessin illustre la pochette, Asteroid 25399 s’ouvre sur un Malachi d’excellente facture mais totalement dénué de la bonne humeur à laquelle ces plaisantins nous avaient habitués. En alourdissant relativement le propos, Mr. Plow range ses riffs immédiats au placard pour nous offrir une vision plus personnelle de sa musique et il faut bien l’avouer, ce changement de direction surprend à la première écoute, même si on retrouve ici toutes les qualités présentes auparavant, mais exposées de façon moins évidente. A côté du titre d’ouverture précité, Ballad of Billy sort du lot grâce à une ligne de basse ondulant tout au long du morceau pour lui coller un groove qu’on ne retrouve nulle part ailleurs sur un album partagé entre titres flirtant avec le doom (on est tout de même encore très loin de Electric Wizard, rassurez-vous) et compos aux riffs plus acérés qu’on pourrait rapprocher de l’orientation prise par Throttlerod sur son dernier album. Il serait malvenu de leur reprocher cette volonté d’évoluer somme toute naturelle, d’autant plus qu’ils n’ont rien perdu de leur talent de composition et de leur force de frappe, mais un ou deux titres plus catchy n’aurait malgré tout pas été superflus. Alors que Cock Fight … invitait à tailler la route, les ambiances distillées sur cet album qui évoquent un tas de références qu’on ne parvient jamais à identifier clairement nous pousseraient plutôt à se poser pour apprécier le travail subtil des guitares qui au passage nous gratifient de quelques très bons solos. Une fois passé le cap de la surprise, Asteroid 25399 révèle lentement ses atouts qui pourtant ne manquent pas et fini par séduire tout autant que son prédécesseur dans un style pourtant fort différent.
Contact:
www.mrplow.com
www.myspace.com/mrplowrock
Jihem
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