Quatre ans presque jour pour jour après la sortie du troisième album du groupe originaire de Thessaloniki en Grèce, nous avons le plaisir de découvrir la suite. Comme à l’habitude, point de fioritures dans les noms. Annoncé comme le travail le plus mature du groupe, ce quatrième opus est sobrement intitulé IV, et nous propose une dizaine de morceaux. Et si certains nous emmènent en territoire connu, d’autres ne manqueront guère de surprendre l’auditeur même aguerri.
On commence par le morceau d’introduction « Reflexion », qui nous permet aussitôt de détecter la présence d’un piano, chose nouvelle pour Naxatras qui jusqu’à présent comptait trois membres. À mesure que l’on progressera dans l’album, on comprendra que les notes de synthé et d’orgue ne se limitent désormais plus à d’anecdotiques apparitions, mais qu’un quatrième larron, nommé Pantelis Kargas, vient de rejoindre la bande.
À la différence de ce premier titre assez lent et au groove curieux, « Omega Madness » nous ramène dans le giron du groupe. Un rock psyché, majoritairement instrumental, diffusant une atmosphère planante et non dépourvue d’énergie. Accompagnées par de sporadiques effets de synthé, les nappes de guitares flottent autour de nous, racontent une histoire. Tandis que basse et batterie tournent les pages les unes après les autres devant un lecteur qui agite doucement la tête.
On enchaîne avec « Journey to Narahmon », une terre d’où serait originaire la race du héros de ce récit, assimilable aux anciens elfes, une terre désertique ou temples et traces de civilisations ne subsistent qu’à l’état de ruine. Et c’est là que l’aspect le plus notable de l’album s’illustre. La narration s’y trouve beaucoup plus présente, prenant le pas sur la composante jam organique du groupe. Comme le suggère aussi bien l’artwork, nous nageons ici dans une atmosphère de fantasy omniprésente. Même si l’écoute de IV peut s’effectuer sans y prêter attention, il n’en reste pas moins construit autour de cette histoire. La musique s’en révèle donc plus contemplative qu’introspective.
Le quatrième morceau, « The Answer » incarne le plus le tournant indéniable que prend la musique de Naxatras dans cet album. Section rythmique feutrée à souhait, guitare funky et synthé enjôleur, pas une once de distorsion, une voix aussi douce qu’une caresse. Exactement comme « Radiant Stars », plus grand-chose à voir avec du stoner donc. À partir de là, on se dit que tout est possible pour la suite. Néanmoins, l’album reste cohérent et les morceaux s’enchainent en oscillant entre de l’ancien et du nouveau, sans que l’on sache vraiment sur quel pied danser.
Et pourtant, on danse… Car le groove est indéniable, l’écriture impeccable et la nuque n’a au final d’autre choix que de s’agiter. La magie spectrale de Naxatras nous envoute toujours. Mais on ne peut nier qu’un travail différent a été accompli sur IV. Un travail que le groupe considère comme ce qui se rapproche le plus de son essence, et qui sera donc ce qu’il faudra attendre à l’avenir.
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