Neànder – Eremit


 

Une batterie enregistrée par Christoph « Tiger » Bartlett de Kadavar dans leur propre studio, un mastering réalisé par Magnus Lindberg de Cult of Luna, une production de jan Oberg de Earth Ship et en tête d’affiche Sebastian Grimberg également batteur de Earth Ship. Décidément, le groupe Neànder évoque plus un block buster allemand qu’un quartette de doomeux frontaliers du post métal, cependant c’est bien ce dont il s’agit et leur seconde production Eremit est là pour le prouver.

Après un premier album clairement marqué post rock il était assez improbable que le second finisse dans les pages de Desert-Rock, mais c’était sans tenir compte de l’appétit stylistique de nos camarades de Neànder.

Eremit ne fait pas exception à ce qui pourrait devenir une règle. L’album est d’une part entièrement instrumental et fait la part belle aux nappes de guitare post bidule. Cet aspect du genre a d’ailleurs souvent tendance à vite me lasser mais ici il n’en a rien été. Pas de complaisance dans les drelins drelins larmoyants. Même si la majeure partie des morceaux passe de 7 à 12 minutes, le style évolue continuellement passant de l’esprit post metal décrit plus haut à des accords doom profonds et lourds.

La lourdeur est probablement la première caractéristique de Neànder, les morceaux font la part belle à la batterie, la mettent en avant. Le titre « Ora » résume à lui seul la place de la section rythmique. La batterie et la basse avancent de concert, enflent, pour venir prendre une bonne part de l’espace sonore. On retrouve ici également une culture black métal dans la rapidité du jeu, l’utilisation des cymbales et surtout les roulements de grosses caisses.

Cette batterie omniprésente et glissant vers le blackened doom on peut déjà la sentir dans le second titre, « Purpur ». La piste illustre la force de l’album mais aussi sa noirceur. La piste évolue sur des sentiers de mélancolie, quand doom, post et black se rejoignent il n’y a pas à chercher plus loin. Cependant Neànder ne s’enferme pas dans un état d’esprit. Il se libère régulièrement de son onyx pour planter çà et là quelques phrases lumineuses à l’instar de « Clivina » où les fûts de taisent pour laisser respirer une balade guitare/basse. Avant de revenir plus puissante et martiale sur le dernier titre « Atlas ». Un morceau bien nommé qui montre les muscles et avance à lourds pas de titan sous le poids des accords doom du quartette.

La structure évolutive de Eremit, les influences multiples et le foisonnement d’idées, le choix de l’instrumental pour ne pas être obligé d’emboîter le pas d’un chanteur, la liberté de créer des atmosphères aussi sombres que lumineuse font de Neànder un groupe à part. Il est vain de vouloir les classer si ce n’est pour jouir d’en disséquer toutes les composantes.

Même en l’absence de classement il faudrait être obtus pour ne pas aller jeter une oreille curieuse sur Neànder et en particulier sur cet Eremit où je gage que beaucoup trouveront leur compte et pourquoi pas l’enthousiasme de la liberté.

 

 

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