Réussissant enfin à se démarquer de l’empreinte du FU (dont ils restent les membres fondateurs avec Scott Hill), nos trois gaillards sont parvenus, à la force du poignet, à se forger un créneau très personnel. Ces enfants du hard rock ont réussi à ciseler un hybride revisitant avec bonheur les pages les plus excitantes du rock’n’roll. Fin des années 60, début des 70’s tout d’abord : où la lourdeur du SAB côtoie le psychédélisme de HAWKWIND qui lui même renvoie aux arpèges et aux relâchements orientaux de LED ZEP. Puis de la première moitié des 70’s avec une touche glam lorgnant du côté des NEW YORK DOLLS. Sans oublier le côté punk et sauvage renvoyant au MC5 et aux STOOGES dont ils reprennent d’ailleurs I need somebody avec Mark Arm au chant. La présence de ce dernier, comme celle de Jack Endino à la production n’est d’ailleurs pas fortuite puisqu’ils font partie de ces acteurs qui, au début des 90’s, ont réintroduit le rock sale, abrasif et hargneux dans le grand cirque rock’n’roll. Depuis Seattle, Sub Pop a alors donné l’impulsion d’un mouvement aussi fulgurant qu’éphémère : le grunge, dont le succès pris rapidement la forme d’une pierre tombale. Et voilà que contre toute attente, Nebula en fait subitement rejaillir une source d’eau pure. De là à dire qu’au final Nebula nous a pondu un disque de grunge serait aller un peu vite. Dire qu’il ne s’en est pas inspiré serait mentir. En tout cas, dites à Francis Fukuyama que la fin de l’Histoire du rock’n’roll n’est pas pour demain.
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