En 2013, Gdynia, ville portuaire au nord de la Pologne, voyait naître un quintette armé d’un premier opus aux accents très « Clutchiens ». Mais après quatre ans, l’ajout d’un second guitariste et le remplacement du chanteur par Jan Babiński, la pieuvre Polonaise surgit à nouveau des mers pour nous gratifier du très sérieux Dwarfs & Giants.
L’album combine avec grâce Stoner Rock, Rock’n’roll et une quantité non négligeable de blues fleurant la Louisiane et ses rednecks. Pourtant, l’influence de Clutch s’efface cette fois au profit d’une identité plus affirmée, d’un vrai travail de fond. Les guitares de Piotr Danielewicz et de Michał Banasik enchaînent les riffs arrondis et pleins de chaleur, composant avec la basse de Marcin Bąkowski et la batterie pour offrir un groove puissant. Dès le début de « Birdman » on sent que ce groove restera un leitmotiv pour tout l’album ; enfin juste après l’intro frénétique du batteur Konrad Ciesielski. Lui qui distribuera des breaks véloces du début à la fin et ne se lassera jamais de transcender les titres par son énergie.
Afin de glorifier le tout, et comme si les soli de guitare ne suffisaient pas à nous faire frissonner, le clavier spatial de Michał Koziorowski apporte encore davantage de couleurs à cette palette. Tantôt en invoquant des ponts d’une autre dimension comme à la fin d’« Hourglass » ou bien en créant d’authentiques interludes tout ce qu’il y a de plus psyché à l’image de « Float ».
Le combo voix clavier invitera certains à penser à All Them Witches, d’autres diront Left Lane Cruiser en entendant « The Search », et tous auront un peu raison. Pourtant, en dépit des bottleneck et de quelques arrangements peu originaux, Octopussy propose avec ce deuxième album une soupe vraiment riche et non moins délicieuse. Les morceaux « Dwarfs & Giants » et « Future Western » en attesteront mieux qu’un quelconque discours.
Dans cet ultime titre, constituant quand même les 1/5 de l’album, on nous raconte une histoire. La batterie galope et propulse le voyageur en plein cagnard Ouest américain, tandis que les guitares lâchent des accords sporadiques comme autant de tumbleweed traversant la route poussiéreuse. Puis arrive la voix du chaman en pleine incantation qui cheminera peu à peu jusqu’aux épiques péripéties. Le clavier nous guide alors vers un dénouement explosif tout en riff musclé et solo mélodieux.
Écouter Dwarfs & Giants d’Octopussy s’apparente à une traversée en mer. Il faut autant se préparer à naviguer sur les eaux calmes que se montrer prêt à affronter les vagues par gros temps.
Bon vent.
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