Trio confidentiel qui s’est fait une place depuis quelques années, principalement dans les salles “stoned and doomed” de Paris, Oda sort enfin cette année son premier album, une autoproduction attendue par ceux qui ont eu l’occasion de les voir en live et de savourer des prestations scéniques de qualité, accompagnées d’un son fédérateur. Leur CV commence à s’étoffer avec des premières parties prestigieuses (Stonus, Domadora, Decasia, Giobia, bref, du beau monde !). On espère que cette production leur ouvrira de nouvelles portes. Oui, vous l’avez deviné, on s’apprête à vous dire du bien de ce premier opus : Bloodstained.
Oda, petit poucet rendant hommage à Black Sabbath, nous invite à un plaisir certain, même si l’on ne s’attend pas forcément à découvrir quelque chose qui chavire d’excitation. Pourtant, au fil des écoutes, on finit par reléguer cette référence au rang d’anecdote.
Les français se démarquent par des compositions, qui intègrent presque systématiquement des passages aux harmonies intrigantes, voire carrément fédératrices, comme le solo d’”Inquisitor” ou les quelques notes de guitare qui transpercent le mur de basse et de batterie dans “Zombi”, la plus centrale des pistes qui en près de 11mn réalise un sans faute. Le chant lancinant et envoûtant de “Rabid Hole” capte également l’attention. Bref, il y a toujours un élément qui retient l’auditeur et l’incite à s’enfoncer un peu plus dans l’épaisse poix sonore d’Oda.
Bloodstained offre des rythmiques lourdes et pesantes, avec une batterie et une basse massives qui suivent les traces de confrères comme Witchfinder, passés par là quelques années plus tôt. Il suffit d’écouter “Succubus” ou “Inquisitor” encore et encore pour s’en convaincre. Et puisqu’on parle de lourdeur, à l’exception d,e l’introductif “Children Of The Night” les morceaux oscillent entre 5 et 11 minutes : autant dire qu’il faut de l’appétit pour dévorer cette galette. Pour autant, on ne se sent pas alourdi, même après avoir digéré le massif “Mourning Star” et les 42 minutes de l’album.
Oda livre ici un premier disque de qualité, et le fait-maison ne le diminue en rien. Bloodstained est à la fois un parangon du doom moderne, jouant bas et lent à l’excès, et un assemblage d’idées créatives qui permettent au groupe de se distinguer sans tomber dans la pâle copie de leurs glorieux prédécesseurs.
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