Depuis 2012 et la publication de “A Eulogy For the Damned”, Orange Goblin est de retour au premier plan et personne ne va s’en plaindre. Les Londoniens ont pris leur envol, quitté leur job, mis fin à leur collaboration avec Rise Above il y a quelques années et sillonnent le monde histoire de rappeler qu’eux aussi ont droit à leur part du gâteau. Ils sont présents depuis les premiers frémissements du genre, ayant, avec “Time Travelling Blues”, “The Big Black” et surtout “Frequencies From Planet Ten”, écrit quelques uns des meilleurs albums du genre. Mais voilà, en ne tournant que peu et en publiant des albums inégaux, le quatuor s’est peu à peu perdu dans la masse. Ce n’est donc que justice de voir aujourd’hui que le logo du combo refleurit un peu partout, se retrouvant en bonne place sur les affiches des meilleurs festivals. On parle tout de même d’un groupe qui n’avait quasiment pas bougé d’Angleterre entre 1999 et 2009, qui n’avait joué qu’une seule fois chez nous, à l’Arapaho en 99 en ouverture de Cathedral et qui depuis 5 ans a fait 2 Hellfest, sillonné la France et multiplié les tournées aux Etats-Unis.
Il est loin le temps où le groupe jouait un blues crasse et fiévreux, tartiné à la fuzz et partageait splits et scènes avec Electric Wizard. Aujourd’hui devenu un melting-pot heavy tout à fait valable, érigeant les préceptes Motörheadiens comme des tables de la Loi, Orange Goblin publie à intervalles réguliers un nouveau disque, et la fournée 2014 se nomme “Back From The Abyss”, comme une métaphore de leur parcours donc. Sans changer de formule (production Jamie Dodd, distribution Candlelight), le gang poursuit sa reconquête, offrant une première partie de disque pied au plancher, mariant riffs pour bikers et refrains entêtants (“Sabbath Hex”, le single “The Devil’s Whip” aux accents Ace Of Spades) avant de ralentir un poil le tempo et de se montrer – finalement – bien plus plus pertinent. À partir de “Demon Blues”, les Anglais retrouvent leur goût pour les digressions fuzzées, font groover les wha-whas et servent quelques belles pièces ayant de quoi faire vibrer la corde nostalgique des fans de la première heure. Essayez donc de résister au refrain de “Heavy Lies The Crown” par exemple. Malheureusement, la troisième partie du disque, à partir de “Bloodzilla”, est clairement dispensable, perdant en longueur et en titres redondants à la fois l’énergie de l’entame de disque et la qualité intrinsèque de la seconde partie.
À l’instar de son précédent effort, dont il est la suite logique, “Back From The Abyss” est réjouissant à défaut d’être surprenant. Ce constat atteste donc de l’évidente filiation avec Motörhead. Souhaitons leur une carrière similaire, ils le méritent plus que nul autres.
(Pour donner votre note,
cliquez sur le nombre de cactus voulus)
Laisser un commentaire