[Chronique de l’album pour sa sortie d’origine publiée en 2004 : https://desert-rock.com/dr/chrocd/orquesta-del-desierto-dos.html]
Le jeune et volontariste label italien Spin On Black semble vouloir dédier son existence à redonner leurs lettres de noblesse à des productions d’origines variées. Fonctionnant au coup de cœur, ils ont jeté leur dévolu sur le second et dernier album du projet protéiforme « Orquesta Del Desierto » ; leur première sortie « non italienne », du coup. Pourquoi pas le premier ? Mystère…
Quoi qu’il en soit, on ne détaillera pas l’album en tant que tel, qui regroupait pour la seconde fois Mario Lalli (Fatso Jetson, Yawning man…), Pete Stahl (Goatsnake, Wool, earthlings ?…) et autres, à l’initiative de Dandy Brown (Hermano). La chronique est accessible via le lien ci-dessus, et elle retranscrit parfaitement la teneur de ce disque emblématique du vrai desert rock. On se focalisera plutôt ici sur l’intérêt de cette réédition, 100% vinylique.
Trois éléments bien distincts distinguent cette sortie de l’original :
– 1) Le support : vinyle, donc ! Il n’y avait eu en son temps qu’une sortie CD de l’album.
– 2) Le track listing : l’ordre des titres est légèrement remanié (rien de révolutionnaire) mais surtout, cette sortie devient une sorte de compilation exhaustive de toutes les éditions du CD à l’époque. Le disque contient en effet non seulement les deux chansons publiées sur l’édition U.S. de l’album (« Rope » et « Reaching Out »), mais aussi « El Diablo un Patrono », réservée elle au marché hors-Amérique. Il va de soit que ces trois titres sont qualitativement bien au niveau.
– 3) Le son : même si techniquement il s’agit d’un « simple » remastering effectué à partir des bandes initiales, il ne s’est pas agi simplement, comme on le voit le plus souvent, de rajouter un peu de dynamique et de volume ici ou là, vite fait bien fait. Re-travaillés sous la houlette du désormais incontournable Harper Hug, les titres se voient dotés non pas d’une nouvelle jeunesse, mais quasiment d’une nouvelle incarnation sonore ! Le mix des instruments est complètement revu (les lignes de basse, par exemple, sont bien plus élaborées et riches que l’on pouvait l’entendre initialement, et apportent un renfort remarquable à la mélodie globale), les effets appliqués aux différentes pistes ont été complètement revus (moins de réverb notamment, pour un son plus percutant et plus chaud). Plus appréciable encore : des pistes sonores inédites viennent renforcer certains morceaux, comme ce lick de guitare qui vient accompagner le refrain de « Above the Big Wide », ou encore les intros remaniées de « El Diablo un Patrono », « Over Here » ou encore « Sleeping the Dream », où le piano est carrément remplacé par de la guitare ! On reste dans le domaine d’un remastering, certes – on ne peut techniquement pas parler d’un nouvel enregistrement. Toutefois, la valeur ajoutée apportée à l’ensemble est indéniable, et témoigne d’un réel travail apporté à cette re-sortie.
A noter, l’artwork est lui aussi tout neuf, remplaçant un peu inutilement l’illustration initiale d’un désert torride bien emblématique de ces sonorités, par un combat de serpents bien exécuté mais sans grand intérêt dans le contexte.
En résumé, si vous aviez comme nous adoré cette sortie en son temps et souhaitez la retrouver avec le lustre d’un son complètement retravaillé, sur vinyl, cet achat se justifie sans peine. Loin d’une démarche mercantile, l’objet proposé ici par Spin On Black, à la fois respectueux de l’œuvre originale et porteur d’un réel re-travail d’artisan du son, mérite qu’on y prête attention.
Point vinyle :
Une seule édition, évidemment la raison d’être même de cette réédition : disque 12’’, 180 gr, gatefold, limité à 500 exemplaires.
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