Paradise Lost – Medusa


Loin de moi l’idée de vous refaire la carrière de Paradise Lost, antique groupe de death/doom, devenu icôn(e) gothique en des temps que l’on qualifierait aujourd’hui de draconiens. Une sainte trilogie qui lui aura légitimement valu une place de choix au panthéon du heavy puis la perdition dans quelques improbables impédances électroniques avant un retour à la raison, au milieu des années 2000. Je dirai même, pour être plus précis, que le groupe a renoué, sur The Plague Within en 2015, avec les aspirations de ses plus belles années. Toujours mené par le duo Holmes/Mackintosh, les anglais continuent donc de filer la métaphore du doom mélodique, sur Nuclear Blast cette fois-ci, et publient Medusa, leur 15ème album.

De l’aveu même de Holmes, il s’agit là d’un des albums les plus lents qu’ils aient produit, rapprochant le fruit de leur enregistrement aux compositions de Shades Of God, leur troisième production. De mon côté je convoquerai plutôt Type O Negative à la table des négociations. En effet, dans le traitement sonore des guitares et pour cette habilité insolente à créer des mélodies gothiques, aussi efficaces que passionnées, Medusa ressemble à quelque chose qui croiserait les compétences de Paradise Lost (les voix de Holmes, claire ou growl, toujours impeccable de maitrise) à celle du gang de feu Peter Steele. Littéralement tubesque, sans temps morts, Medusa bénéficie d’une production limpide, made in Orgone Studio, incontournable villégiature pour façonner un son doom et perfide en Albion. Alors même que la production est à mon sens sujete à controverse pour la plupart des publications Nuclear Blast, privilégiant un son ample et moderne, celle-ci sied parfaitement à l’album, que ce soit pour le travail sur la batterie (le son de caisse claire est assez froid et mécanique) ou sur les guitares. Porté par l’imparable « Until The Grave », titre sur lequel le travail de son sur les guitares est éclatant, le disque ne révèle aucun signe de faiblesse. « Blood & Chaos » renoue avec un death/doom pur et dur, tandis que « The Longest Winter » rappelle qu’en matière de ligne vocale (rehaussé de ce délicieux accent british qui ne sied qu’à quelques rares groupes, tel Killing Joke), Holmes est de la race des plus grands. Parfois proche de Primordial, traversé de quelques auras celtes, ce disque est l’exemple parfait de ce que peut être le metal lorsqu’une formation s’attache à éclabousser son disque de feeling et de classe. Plus qu’un retour en grâce, un second souffle inattendue et salvateur. L’un des tout meilleurs opus du groupe, simplement.

 

Point Vinyle :

Nuclear Blast propose ce disque sous toutes ses coutures : en box (comptez 36 euros et tout plein de surprises dedans), du black normal et une multitude d’autres pressages, entre 700 et 300 exemplaires. Les plus rares (et non nombrés à ma connaissance) restent Red, Silver et Violet with White Marbled. Soit 12 pressages différents. De quoi en rester… Médusé.

Note de Desert-Rock
   (8.5/10)

Note des visiteurs
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