J’avoue avoir eu du mal à chroniquer ce nouvel album de Pet the Preacher. La sensation de me trouver face à un groupe un peu poseur ne me lâchait pas. Des lignes de basses simples (trop), une batterie martiale maintes fois entendue, des accords ouverts très « Dieux du stade » et ce désagréable sentiment d’entendre un groupe de variété-rocaille. Sans parler du thème allégorique de la caverne et de la lumière cher à Platon, servant de liant à l’ensemble mais maintes fois abordé. Je suis un peu dur, je le conçois, mais très franchement j’ai galéré pour trouver l’angle d’attaque, le petit détail qui allait m’exciter l’échine…
Le petit détail, il tient dans un bottleneck, le petit-fils bâtard du goulot de bouteille, celui qui fait pleuvoir de la boue par hectolitre quand il est glissé sur l’acier des cordes de guitare. Remains est l’angle d’attaque. Son riff boueux joué au bottleneck donc, sa basse bûcheron, sa grosse voix à la Loading Data. Voilà, quand Pet The Preacher verse dans le malsain qui colle, il est efficace. Du coup, Fire Baby, forme un diptyque intéressant avec Remains, la voix et l’ensemble rythmique lorgnant vers les darons de Clutch. Il faut attendre What Now pour que toutes les composantes se mettent en place. Un groove stable et puissant, une basse riche et inventive, une ambiance délétère et sombre. J’ai un faible pour les compositions longues et lentes, riches et lourdes comme une fin d’après-midi en plein été, What Now, c’est tout ça. 8 minutes la bougresse.
L’album accuse 11 chansons que l’on ré-écoute en se disant qu’on est passé à côté de quelque chose, peut-être d’autres petits détails qui nous feront apprécier d’autres morceaux. Du coup, oui, Let your Dragon fly est une sévère rouste, un jeu d’aller-retour sur la corde Mi qui vous transporte sur une route sans fin. I’m not Gonna est aussi un bon morceau heavy qu’on sent forgé dans la sueur et la bière, ce genre de morceau qu’on est content d’entendre en live, juste pour le plaisir de sentir sa nuque craquer.
The Cave and the Sunlight n’est pas un album inoubliable, mais la production est quand même foutrement bien sentie. La voix a tendance à être un peu saturée d’effets mais elle est en place et juste. Certains riffs sont bien trouvés et j’espère qu’en live, Pet the Preacher ne sonne pas trop « facile » comme une partie de ce nouvel opus. Reste que Remains, What Now et Let your Dragon Fly reviendront régulièrement squatter ma set-liste de morceaux couillus et crasseux.
(Pour donner votre note,
cliquez sur le nombre de cactus voulus)
Laisser un commentaire