De l’Heavy truckin’ space fuzz, voilà avec quel bois on se chauffe aux côtés de ce quatuor outre-Manche. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ce titre n’estampille aucun mensonge sur la marchandise. Les gars de Bradford sortent cette année leur premier album intitulé Mojo Rising et signé chez Ripple Music. Une galette aux neuf morceaux sentant fort l’huile moteur et la poussière du désert.
On y découvre un son très sec, aride ; corrélé sans doute à la présence d’une forte fuzz, qu’il s’agisse des guitares ou de la basse de Martyn. La frénésie s’invite souvent à leurs phrasés électriques et nous propulse sur les platebandes d’un Fu Manchu dans sa période Boogie Van. Il n’y a qu’à écouter « Ride », « Juju », ou « Black Dog » pour abonder dans ce sens. Toutefois, et comme nous le prouve « Stone », par exemple, nous sommes loin de la simple imitation. Car si la ferveur californienne reste perceptible tout du long de l’album, elle s’avère en revanche diluée d’éléments doom bien caractéristiques. Lent sans œuvrer dans le pesant, lourd sans s’enfoncer dans les poncifs des musiques incantatoires, Psychlona semble exister à la frontière du style, n’en distillant que la phase la moins dense.
Ce substrat se mêle alors à la fièvre du désert pour donner vie à des pistes très accrocheuses, telles que « Down in the Valley » avec son riff d’intro bien bourrin ; ou encore « Your God » qui, après une minute aux limites du psyché, nous propulse au galop avec la voix presque distante et neutre de Phil en guise de rappel régulier à l’ordre.
Mojo Rising, c’est aussi « Breakfoot ». Un morceau s’étirant sur neuf minutes à la structure évoluant peu à peu vers le jam session débridé. Une pièce sans équivoque taillée pour le live et qui aura certainement pour rôle de boucler les futurs shows du groupe.
Finalement, au carrefour des styles, on trouve forcément de quoi sustenter ses esgourdes. Néanmoins, et pour les mêmes raisons, les plus difficiles pourraient déplorer un je-ne-sais-quoi manquant dont la présence transcenderait le tout. Un ultime ingrédient nécessaire à cette potion pour véritablement devenir explosive. En somme, rien de dramatique pour un premier album, bien au contraire. Laissons donc à ce quatuor prometteur le temps de parachever sa quête du Graal et venir nous rabattre le caquet à sa prochaine sortie !
(Pour donner votre note,
cliquez sur le nombre de cactus voulus)
[…] production foutrement Stoner qui nous avait convaincue avec un je ne sais quoi de pas assez. (Chronique disponible ici) Le quartet anglais de Bradford revient à bord d’une plaque intitulée Venus Skytrip et toujours […]