Qu’est ce qui peut encore nous pousser à chroniquer les albums de Queens Of The Stone Age sur desert-rock.com ? La question se pose déjà depuis plusieurs albums car mise à part l’album éponyme du groupe qui avait un vague arrière goût stoner, force est de constater que nous en sommes maintenant éloignés de très loin. Mais le passé du leader de ce groupe est tel que nous ne pouvons décemment pas ignorer non plus cette sortie. Bref, vous l’aurez compris, point de stoner rock ici, que ce soit de près ou de loin.
La sortie d’un album de Qotsa, que l’on soit fan ou pas, reste un événement que certains attendent avec impatience. Voilà comment j’aborde les premières écoutes de ce nouvel opus qui répond au doux nom de Era Vulgaris.
Turning On The Screw entame le bal. Voilà que commence le long défilé des déceptions que va m’apporter ce disque qui, disons le tout de suite, n’est pas pour moi une réussite, bien au contraire. L’équilibre bancal de ce titre me laisse perplexe. On ne sait pas sur quel pied danser et les quelques trouvailles qu’apporte ce titre sont noyées dans un marasme consternant.
Sick, Sick, Sick nous envoie enfin la sauce avec une intro directe et un chant rapide dès plus agréable. On enchaîne rondement les couplets, refrains et parties musicales avec la plus grande efficacité. Un titre somme toute réussi et très rock’n’roll.
I’m a Designer fait un peu retomber la sauce avec son rythme qui ne tiendra pas la durée et les écoutes multiples, surtout son changement de rythme raté suivi d’un solo noisy pas franchement bien placé. Un titre qui pourra surprendre à la première écoute mais qui risque fort d’en faire appuyer plus d’un sur la touche « skip » de votre lecteur cd si vous voyez ce que je veux dire. D’autant que le titre, un petit peu trop long aurait certainement gagné à être légèrement raccourci.
Les fans connaissaient déjà le titre Into The Hollow qui fut joué en concert avec Chris Goss bien avant sa sortie sur cet album. Une belle chanson comme ce groupe sait (savait dirons certains) en faire, calme et agréable, agrémentée de jolis effets de guitares. Si vous faites abstraction de la tentative lyrique de Josh Homme au niveau de la voix, vous trouverez certainement ce titre réussi tout comme moi.
L’intro de Misfit Love est excellente avec un son assez lourd, assez pesant. Des effets de guitares multiples, certains répétitifs et d’autres pas apportant un variété bien sentie. Le chant (parfois un peu trop forcé) se calque à ce rythme de façon particulièrement réussie et font de ce titre l’un de sommet de cet album. Dommage que le reste ne soit pas de ce niveau.
Désagréable, voilà bien un terme qui me vient rarement en tête lorsque j’écoute pour la première fois un titre. C’est pourtant le cas ici avec Battery Acid. Le faux rythme lassant et saccadé, base de ce titre, n’en fait pas une réussite. Un titre qui lassera sûrement très vite, pour ne pas dire immédiatement. Un peu trop lent, je pense que ce titre aurait davantage gagné à être joué sur un tempo légèrement plus rapide.
La tradition qui veut qu’un titre extrait des dessert sessions finisse inévitablement sur un album de Qotsa est ici confirmée avec Make It With Chu (Desert Sessions volume 9). Ce principe ne m’a jamais dérangé outre mesure, mais pour le coup, Josh aurait pu s’en passer. Pas tant que le titre soit mauvais mais plutôt qu’il a déjà été exploité sur l’album live du groupe. De là à dire que y’avait pas grand-chose d’autre à prendre sur les derniers volumes des Desert Sessions, il n’y a qu’un pas.
Le hit single censé promouvoir la sortie de l’album nous arrive (qui a dit « enfin »). 3’s & 7’s est très calibré radio. La longueur, la construction, le rythme, le solo, tout ici fait penser à un titre de commande. « Il nous faut un titre qui puisse passer sur MTV avant 22h », voilà ce que ce titre crie haut et fort. Attention, je ne dis pas que le titre soit mauvais, si vous avez aimé Little Sister, vous aimerez celui là, la comparaison parle d’elle-même.
La ligne de basse trop basique pour être mise en avant comme cela et un changement de rythme moyennement réussi en fin de morceau, voilà qui n’est pas très engageant pour le titre trop simpliste qu’est Suture Up Your Future. Dans la lignée des morceaux « calmes » du groupe, celui-ci n’en a pourtant pas le niveau. De bonnes idées moyennement bien exploitées.
L’intro de River In The Road est ignoble. Je pensais que ma femme avait encore mis une de ces compil’ des années 80. Le reste du titre est une masse informe qui se termine de piteuse façon. Je me demande pourquoi ce titre n’a pas été écarté.
Run Pig Run clôt le défilé. Va-t-il remonté le niveau in extremis ?Même pas. On peut même dire que l’on touche le fond avec le changement de rythme absolument ridicule de ce titre. N’en jetez plus, la coupe est pleine.
C’est dingue parfois comme on peut être déçu par l’un de ces groupes favoris. C’est le cas aujourd’hui.J’ai appris à apprécier certains titres du groupe avec le temps, certaines chansons qui ne m’inspiraient pas au départ sont devenues des classiques. Pour le coup, j’ai des doutes, d’énormes doutes que le temps fasse son œuvre et me fasse découvrir en Era Vulgaris un album finalement bon.
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