Toujours sur la brèche, Desert-Rock ! Précurseurs, on va vous faire découvrir un petit groupe de ricains qui n’en veulent et qui devraient se faire connaître sous peu… Ah, on me dit dans l’oreillette que Red Fang enquille sa 13ème tournée européenne cette année, a déjà ravagé 99% des salles françaises ces derniers mois, et a été couvert de louanges par tout ce que le territoire francophone et européen compte de magazines, fanzines, webzines…. Ah… Jamais trop tard pour bien faire, on va quand même parler un peu de ce quatuor fort intéressant.
Deuxième album pour Red Fang, donc, sorti chez Relapse. Ce label (un peu en perte de vitesse) a souvent été prompt à héberger quelques groupes dans la marge la plus « bourrine » du petit monde stoner (Alabama Thunderpussy, High On Fire, les premiers Mastodon, etc…), ce qui ici nous aura mis la puce à l’oreille. Dans ce repère de sauvages, Red Fang défend une musique un peu plus subtile que la plupart de leurs collègues de labels. La musique du combo est assez difficile à décrire, car très peu référencée, un peu comme un groupe sous le feu d’innombrables influences musicales assez cohérentes, indiscernables, complètement digérées. Leur son est à ce titre assez classique à première vue, mais le mix absolument cristallin des différentes strates sonores rend l’écoute limpide, donne l’impression d’un groupe qui clairement n’a rien à cacher sous une foire d’effets stériles. Les compos avant tout.
« Malverde » installe la machine par une intro presque « grandiloquente » suivie d’un riff costaud, sec et saccadé (qui s’avèrera un élément récurrent du disque) et des beuglements crasseux de Aaron Beam. Pim Pam Poum, l’affaire est emballée. Le riff lancinant de « Wires », et son solo/break sont une bonne illustration de la raison pour laquelle on affilie Red Fang de près ou de loin au mouvement stoner… Le vivifiant « Hank is dead » et ses vocaux dédoublés comme en chœur nous rappelleront la pèche de Disengage. En 3 titres, Red Fang pose la barre très haut. Les quelques titres suivants sont moins percutants, mais ne manquent pas de relief ou d’intérêt. Plus loin « Number thirteen » se démarque par son riff enjoué, et son refrain parfaitement arrangé pour mettre en avant la batterie de John Sherman et la paire de gratteux (pour successivement le riff de refrain et les soli). Riche. L’album se termine par le planant « The undertow », un presque-instrumental echaîné à l’infectieux « Human herd », où Beam nous amène via un couplet en chant clair sur un refrain malin, vicieux et catchy.
Le manque de prétention de ce groupe est manifestement inversement proportionnel à son talent, et la proposition musicale qu’ils nous font apporte une réelle nouveauté dans le paysage rock / stoner actuel. Une sorte de bouffée d’air frais, qui démontre s’il en était besoin la possibilité de faire neuf et original sans se lancer de manière hasardeuse dans des genres musicaux exotiques ou des compositions tordues… En s’appuyant sur les basiques rock / metal / stoner, Red Fang déploie son talent de compo et construit un disque chargé de hits en puissance. On salive en imaginant le potentiel de ce groupe (inévitablement on pense au parcours d’un Mastodon, dans un genre musical différent…).
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