Red Spektor aime les symboles. Un simple regard sur la pochette de cet album éponyme saura vous en convaincre. Et de la même manière qu’ils franc-maçonnisent leur visuel, les anglais bâtissent leur stoner avec des techniques éprouvées, illuminatis d’un style efficace, direct mais par trop conventionnel.
Tel un serpent navigant entre compas, œil tout puissant et triangle, Red Spektor glisse ses écailles de cuir craquelé entre blues-rock, gouttes de psychédélisme et riffs poussiéreux. On pourrait ranger le trio entre Brutus et Kadavar pour peu que l’on cherche une comparaison. Efficace.
Le groupe ne cherche pas à ré-inventer le style et s’il s’approprie les codes et conventions du genre assez facilement, les compos défilent sans que l’une ou l’autre sortent du lot. Le disque s’essouffle et perd en intensité. Il faut attendre un titre comme « Black Moon Rising » pour retrouver à nouveau un intérêt certain pour le combo. Ce mid-tempo permet au groupe de se recentrer sur son propos et les intentions font à nouveau mouche. L’histoire de la voix, la justesse des solos, la réverb équilibrée, le riff rythmique martelé, c’est un grand oui qui nous pousse à garder une oreille sur ce groupe. D’autant que celui-ci termine sa galette par « Lost Soul », un titre acoustique tout aussi juste et emprunt d’un véritable respect pour ces Led-Zaînés, une fin tout en espoir.
Red Spektor est un groupe assez jeune finalement (2013, pour leur début). Ce premier long effort est au final, une promesse. Idéal pour boire des bières ou craquer des blondes en discutaillant, il contient tout de même assez de bonnes idées pour entrevoir un futur moins balisé et scolaire. Encourageant mais peut mieux faire.
(Pour donner votre note,
cliquez sur le nombre de cactus voulus)
Laisser un commentaire