La formation genevoise a débuté ses activités musicales il y a à peine deux ans, mais il ne s’agit pas vraiment de débutants puisque j’ai vu sur scène la plupart des groupes au sain desquels les divers protagonistes du groupe collaboraient durant les eighties alors qu’un duvet commençait à peine à voir le jour sous mon appendice nasal. Ce quatuor de vétérans est formé de Manou aux chants, David à la guitare, Jessie à la basse et Pascal à la batterie. Dans un monde où règne quasi sans partage des formations exclusivement masculines, c’est toujours agréable d’entendre des parties vocales féminines comme c’est le cas sur cette prod.
Musicalement parlant, les Romands pratiquent un rock qui pourrait paraître daté pour certains en puisant ses racines dans le southern rock, le rock seventies psychédélique et le bon gros hard rock. Le séduisant résultat final est un mélange de Black Label Society, de Led Zeppelin, de ZZ Top et de Black Crowes ; avec le succès actuel de ces-derniers on peut se réjouir du potentiel qu’il reste pour ce style qui était un peu tombé en désuétude auprès du grand public.
Ce premier jet à la production rutilante, aligne onze compositions en à peu près trois quart d’heure et il devrait bientôt faire l’objet d’une sortie sous forme de premier album. Roadfever se distingue par son sens aigu de la mélodie : leurs compositions gorgées du soleil aride du sud des Etats-Unis qui éclaire la riviera du Lac Léman sont de véritables pépites même si certaines me touchent plus que d’autres.
Cette plaque explore le style de base sous toutes ses coutures en passant par la ballade lancinante avec ‘Runaway Train’, le hard rock presque glam avec ‘Do The Right Thing’ ou ‘Hellbound’ et le blues avec ‘Death Valley’. Ma préférence va nettement aux titres plus burnés comme ‘Outside’ qui se rapproche de l’univers musical du trio de Billy Gibbons avec son groove d’enfer ou le concis ‘Roadfever’ qui dépote comme le faisait la bande à Angus Young à ses débuts.
Le point d’orgue de ce skeud c’est ‘Wheels On Fire’ : un brûlot de plus de cinq minutes qui attaque sur un gros riff distordu avant de partir en mid tempo pour laisser le chant et les soli de gratte se mettre en place avant que toutes les forces soient jetées dans la bataille pour un incroyable rendu final.
Les inconditionnels d’Hypnos 69, de Spoiler, de Red Aim ou de Dixie Witch devraient apprécier si tant est qu’ils ne soient pas réfractaires aux vocaux clairs et aériens de Manou.
Contact:
www.roadfever.ch
chris
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