Skyjoggers – 12021 : Post-Electric Apocalypse


Autant la scandinavie au sens large est plutôt vue comme un bon pourvoyeur de groupes électrisés et fuzzés (en quantité et en qualité), autant les groupes en provenance de Finlande spécifiquement y sont largement minoritaires (contrairement aux formations suédoises, voire norvégiennes ces dernières années). Skyjoggers est un trio finlandais, et malgré qu’ils ne peuvent pas vraiment être considérés comme un « jeune » groupe après plus de 8 ans d’activité, leur production jusqu’ici (autoprods, EPs, un live confidentiel…) n’est pas encore parvenue à nos oreilles. Les musiciens de Ufomammut les repèrent et les signent sur le label qu’ils ont créé, Supernatural Cat Recordings, pour ce premier véritable album dans la forme.

Alors, leur musique, est-ce un ersatz du post-doom industriel de la formation italienne ? Pas vraiment : Skyjoggers évolue dans une veine psych assumée, très largement instrumentale, assez loin de toute contingence doom. De facto, avec quatre titres seulement sur la galette, la synthèse stylistique est assez simple à dessiner : tout commence par un très enthousiasmant « Huevos Rancheros Rapid Round » où, pendant près de 14 min, le trio met en place une jam psych spacy assez jubilatoire, construisant un échafaudage qui culmine au bout de cinq minutes avec une section kraut protéiforme assez étourdissante, qui vient emballer et emmener le titre jusqu’à son final. Tandis que le rock folky-hispanisant aux relents space (!!) de « Newtonin Kanuuna » ressemble plus à une petite parenthèse, la « face B » vient apporter une tonalité plus grave à l’ambiance globale, avec 2 titres de psych rock qui vont (beaucoup) taquiner du côté de Slift : guitares rageuses, ambiances pesantes, écho, leads space, et des rythmiques lancinantes qui viennent se fracasser sans interruption dans vos cages à miel. « Tessæil » en est la meilleure illustration, venant faire tourner ses errements de guitares leads aériennes autour de ce riff répétitif, derrière lequel des nappes stellaires viennent finir de peaufiner l’ambiance.

En fil rouge du disque, un travail mélodique de qualité vient donner une « patte » bien spécifique à ce disque, que l’on écoute et réécoute avec plaisir. Le spectre stylistique, qui vient couvrir plusieurs nuances assez larges du psych rock, permet aussi de ne jamais s’ennuyer, d’autant plus que l’ambiance générale de chaque titre apporte encore une dimension supplémentaire, passant du trip souriant aux plans plus sombres, aux limites de l’angoissant parfois.

Ce 12021 : Post-Electric Apocalypse s’avère donc un disque plus que plaisant, une vraie réussite qui, si elle ne trace pas de sillon très original, vient montrer une belle appropriation du psych rock « moderne » (disons des 30 à 40 dernières années). Le trio peut s’enorgueillir d’une belle ligne sur son CV, que l’on espère propice à alimenter un nombre croissant de prestations scéniques ; nul doute que c’est sur les planches que la musique du trio prend encore mieux son envol.

 


Note de Desert-Rock
   (7.5/10)

Note des visiteurs
   (8/10 - 1 vote)

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