Il y a presque dix ans, Solace sortait A.D. et accouchait de l’album de l’année. Et puis… plus rien. La faute à un mauvais karma qui poursuit le groupe depuis ses débuts. Inactivité oblige, certains membres de Solace se sont envolés vers d’autres cieux : Rob Hultz a posé sa basse au sein de Trouble tandis que Jason est juste parti, ses hurlements primitifs sous le bras.
Les bras, Tommy Southard et Justin Daniels, les deux gratteux du groupe ne les ont pas baissés. Et c’est avec trois nouveaux comparses que les Jordan/Pippen du dirt metal ont su réactiver Solace. Alors que l’on n’osait plus y croire, le groupe est une nouvelle fois relancé et nous offre ici son quatrième album : The Brink.
Affichant 67 minutes pour 11 titres (dont un interlude de moins de deux minutes), la galette nous rassure sur un point avant même d’avoir été posée sur la platine : après dix ans de silence, le combo du New-Jersey a beaucoup de choses à dire et n’a pas renoncé à sa soif de morceaux épiques et complexes.
Épique, le titre d’ouverture intitulé « Breaker of the way » l’est assurément. Affichant plus de 8 minutes au compteur, ce morceau pose les bases de la cuvée 2019 de Solace. Car si Justin Goins possède une voix « chantée » au timbre proche de celui de son prédécesseur, les violents rugissements de Jason ont été troqués contre un hammond (?) qui surprend dès les premières secondes du morceau. Déjà audible sur le titre « Bird of Ill Omen », sorti il y a deux ans maintenant sur une cassette auto-produite, le clavier est en effet largement présent sur The Brink.
Couplé à l’approche NWOBHM des deux guitares, les cordes frappées donnent une profondeur supplémentaire à la musique de Solace, musique pourtant déjà riche. Aussi bien greffé sur du mid-tempo (« Desert Coffin ») que sur des titres plus ‘metal’ (« Waste People »), ce nouvel élément apporte un groove incontestable et alourdit le coup de massue que l’on se prend en pleine poire.
Fort de ce nouvel atout dans sa manche, le combo va donc dérouler pendant plus d’une heure dans la plus pure veine Solacienne. Les titres sont toujours sinueux et complexes, les riffs sont carrément monstrueux, les solis et les breaks incroyables, et les ambiances oscillent au gré des titres entre doom raffiné et heavy gras. Qu’il s’agisse de l’explosivité du final de « The light is a lie », de la majestuosité de l’éponyme « The Brink », la richesse intrinsèque de « Bird of Ill Omen » ou du raffinement de « Shallows Fade », chaque seconde de The Brink est une source inépuisable de plaisir auditif.
Quinze jours seulement avant la fin de l’année, les ‘ricains ont fait la nique à l’ensemble de la concurrence en pondant une nouvelle fois l’album de l’année. Fort d’une discographie demeurant sans fausse note, Solace est un groupe toujours aussi dangereux. Il ne vous reste qu’à commander ce nouvel album (en CD car l’édition vinyl est depuis longtemps sold-out) les yeux fermés pour l’écouter religieusement comme il se doit, avec une bière à la main. A votre santé m’sieu-dames ! Et surtout : Die drunk !
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Bonjour à tous !
Pour celles et ceux qui souhaiteraient acquérir cet album, il y en a encore sur EMP à l’heure ou je vous écrit (08/12/2019)
Bien à vous
Gaëtan