Cougar club.
Non, c’est pas ce que je pense ?
Ben si.
La pochette le confirme, on parle bien d’un lieu où un barman torse nu sert des verres d’absinthe à des femmes d’âge mûr en quête d’un petit jeunot à se mettre sous la dent.
Entre cette pochette (d’ailleurs très bien foutue, sobre et classe) et le nom du groupe, on comprend d’office qu’on a affaire à un groupe de mecs qui n’ont pas peur de déconner. Plutôt rare dans cette branche Stoner/Doom. On imagine mal Electric wizard intituler son prochain album «granny’s little secret» par exemple…
En fait c’est particulièrement présent dans leurs pochettes, photos, et leur façon de communiquer (avec le cd j’ai reçu un petit mot sur lequel était dessiné à la main une araignée barbue en train de fumer la pipe…) niveau zik par contre, aucune raison de ne pas les prendre au sérieux.
On tape dans un registre lourd mais mélodique et aérien, c’est sans doute pour ça que je parlais d’Electric Wizard juste avant . On y retrouve ce coté doom enfumé propre aux Anglais (qu’ils sont également) mais sans le côté seventies. Ça fait du bien au milieu de tous ces groupes qui tapent allègrement dans cette vibe nostalgique.
Il s’agit là d’un disque assez court, 5 morceaux pour 37 min et 37 sec (tiens… c’est soit un truc ésotérique soit c’est juste marrant . Au choix) chaque morceau possède son identité et son feeling propre, du coup le tout semble plus riche et plus dense que ce à quoi on pourrait s’attendre.
Ce qui lient les morceaux et donne une cohérence à l’album ce sont cette voix bourrée de delay ainsi que les rythmes lancinants qui reviennent immanquablement.
La voix est d’ailleurs un des points fort de ce disque, on sent que le groupe a du vécu et que le sujet est maîtrisé. L’autre qualité évidente est la prod, simple mais bien foutue et adaptée au groupe. Chaque élément complète l’ensemble et trouve sa place .
Je regrette le côté trop propret de la batterie mais on est quand même loin d’une superproduction à la ricaine et ça reste très crédible.
Ce coté froid et propre du son associé au coté répétitif des compos rappel vaguement les vieux groupes d’indus à la Ministry (période The mind is a terrible thing to taste).
Enfin pas toujours, juste après une reprise de Saint vitus (Dark World) on a droit à une ballade façon cowboy agonisant shooté à l’ether. D’ailleurs l’album entier semble avoir trempé dans l’ether, en tout cas ça expliquerait pourquoi tout est si diffus et vaporeux.
L’album se termine sur un bon gros morceau doom à rallonge comme on les aime.
Passage lancinant où la basse martèle sans cesse un riff et ses variantes survolées par une gratte qui n’abuse pas des larsens mais les place ici et là au gré du vent pendant que la batterie s’amuse et se disperse à l’image du chant : on pose une ambiance, on disparaît, on revient, hop on introduit le violoncelle, hopla le clavier de Tangerine Dream vient faire un petit coucou, zou un petit larsen, et vas y que la basse qui s’acharne toute seule, allez go, tout le monde s’y remet puis on meurt tous ensemble.
Grosse réussite et grosse ambiance sur ce final.
Si un jour en passant devant une vieille maison en pierre éclairé par les flammes d’une cheminée ou d’une bougie bien coulante vous voyez des ombres qui bougent lentement dans la pièce, si alors vous entendez de la musique qui attire votre attention, vérifiez bien la forme de ces ombres : si elles passent tour à tour, de menaçante (cthulhu n’ co) à des formes plus incongrues (Mickey ou carrément le profil de Maradona) vous pouvez être sûr que vous écoutez du Spider Kitten !
Ha oui, au fait ils ont aussi monté leur propre fest à Cardiff : Loserpalooza ! Ça s’invente pas, les Anglais et l’humour je crois que c’est indissociable en fait.
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