Adieu Stonebirds. Le trio breton de sludge sombre et torturé annonce sa fin avec la sortie de son nouvel album Perpetual Wasteland. Depuis 2011, le groupe nous avait gratifiés de quelques plaques pointues, à l’atmosphère toujours lourde d’émotions. Pour son dernier voyage, Stonebirds s’appuie sur le titre final de Into the Fog… And the Filthy Air pour baptiser son ultime disque : Perpetual Wasteland.
Entrons tout de suite dans le vif du sujet : ce dernier voyage est à l’aune de leur carrière. Stonebirds nous emmène une fois encore entre plages aériennes et riffs telluriques. Le trio fignole, peaufine son art à l’extrême, faisant une bonne fois pour toutes fi des conventions du sludge et du doom. Stonebirds se plonge ici pleinement dans l’art du post-metal. “Croak” et ses chœurs servent de base mélodique, sur laquelle Fanch vient s’ajuster, épaulé par Sylvain pour offrir en contrepoint un chant d’une violente douleur. Cette douleur se transmet aux cordes, qui se changent en lames de rasoir sur plus d’un titre. L’efficacité de la guitare est martelée par la section rythmique : les mélodies de Fanch s’insèrent parfaitement entre les vibrations profondes de la basse et les gifles continues de la batterie d’Antoine.
Tout au long de Perpetual Wasteland, on bénéficie d’un travail d’orfèvre. Sur “So Far Away”, le tapping diffus, enregistré en arrière-plan et montant peu à peu en intensité, met paradoxalement en lumière le reste des pistes sonores. L’album condense à lui seul la dominante de la carrière de Stonebirds : la souffrance.” Sea of Sorrow” s’ouvre sur le son d’un électrocardiographe qui se mue en sanglots. La lourdeur des instruments sur le final de “Croak”, la complainte du chant qui se transforme en hurlement sur “Lit by Fire”… tout y est grave, viscéral, intense.
Avec Stonebirds, il est bon d’avoir mal. Perpetual Wasteland s’impose comme une ultime et nécessaire catharsis de nos propres turpitudes. En six titres le groupe atteint le sommet de son art et au-delà. Cet ultime album est un foudre de guerre, un fleuron du metal national. Un album à faire claquer, de gré ou de force, entre les oreilles de tout auditeur en mal de sensations, histoire de lui rappeler ce qu’est un vrai bon disque. Stonebirds tire sa révérence avec une pièce maîtresse, assez belle et puissante pour qu’on en vienne à regretter leur absence… ou à espérer, secrètement, que tout cela ne soit qu’un au revoir.
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