En directe provenance de Bretagne, le très bien nommé quatuor Stonebirds ne faisait que discrètement parler de lui jusqu’ici. Et pourtant, le jeune groupe a mis à profit ces derniers mois pour composer des titres mastoc, bouffer du bitume et de la scène dès que l’occasion se présentait (plus d’une centaine de concerts à leur actif, pas mal pour un groupe “underground”…), et par la même occasion roder leurs morceaux pour les enregistrer sur cette très intéressante galette (bretonne… je sais, elle est facile…).
A noter d’abord, le groupe nous livre avec ce « Slow fly » un album autoproduit contenant pas moins de 10 titres (!), ce qui est remarquable à l’heure où le EP est le format le plus pratiqué dès lors que l’on veut se faire rapidement connaître. Stonebirds a mis un grand coup d’accélérateur, direct : pas de temps à perdre, ils balancent tout ce qu’ils ont sur le vinyle. Ce qu’ils ont est d’ailleurs pas mal du tout. Certes, la prod n’est pas toujours rutilante, le groupe n’a pas une major derrière leurs fesses, mais au final l’enregistrement est de plutôt bonne tenue, présentant certes quelques passages un peu faibles au niveau du son, mais permettant néanmoins de se concentrer sur les titres… que demande le peuple ? Les titres, justement, sont tous plutôt bons. Fait remarquable pour un groupe assez jeune, l’ensemble se tient bien, musicalement c’est fluide et sans accroc. Clairement, on retrouve pas mal le groupe à l’aise dans la veine du triptyque charnière du stoner en fin des années 90 : Kyuss (période « Circus ») et QOTSA (les deux premiers albums). Kyuss pour le son de gratte et les licks de guitare aériens (« Slow fly », « D.F.D.K. » au chant très Goss-ien, « Cosmos Riders »), QOTSA pour les rythmiques lancinantes (« Deepest hole ») ou saccadées (« Subs on my mind »). On est clairement en plein desert rock, et l’on peut penser ici ou là à l’ensemble des groupes de référence du genre, sans que jamais l’identité du groupe français n’en soit diluée… Ce processus de digestion d’influences prend néanmoins un tour assez surprenant à l’écoute du dernier titre « Oh Yeah ! », dont le refrain (comme le titre du morceau le laisse présumer) est une copie à peine déguisée du refrain du « Thong song » de Kyuss… Enfin, il y a pire manière de terminer un album !
Au final, à travers ce disque de fort bonne qualité, Stonebirds laisse entrevoir un potentiel remarquable, un vrai vent d’air frais (enfin, plutôt sec, voire aride et sablonneux en réalité !) sur la scène stoner française. Un groupe qu’il nous tarde de voir prendre son envol (désolé pour le jeu de mot pourrave) en live.
Laurent
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