Le groupe au nom le mieux trouvé de sa génération sort enfin une galette qui nous donne l’occasion de jacter un peu autour de leur rock psychédélique de qualité. Ce quartette limougeaud ne fait pas grand bruit, bien qu’un travail de sape méticuleux en live fasse parfois bruisser leur nom aux oreilles des amateurs de trips sonores. Stronger Than Arnold sort donc, avec la seule aide de ses bras musclés, Odd Structures Lost In The Depth Of Space.
Odd Structures Lost In The Depth Of Space est un album aussi kraut que délicieusement inspiré par les débuts de Slift. Ça tricote dès les premières notes de “Vibrations From Another World” et livre une masse compacte de mélodies (basse, guitare, batterie, chant et même saxo ) tout au long des 14’30 de “Citadel”, qui trippe sans déraisonner. Un exercice de style passé haut la main, ce dont on se convainc dès les riffs échevelés de “Sulfate”.
On gonfle aussi un peu les muscles sur “One Vision, One Key, One Mind”, et plus encore sur “Mapterra”. Et même si ce n’est pas le Arnold de “Conan le Barbare” qui a pris la tête de l’escouade, mais plutôt celui de “Jumeaux”, on ne tombe jamais dans le travers saumâtre de “Un flic à la maternelle”. Rien n’est prétexte ni opportunité ; l’art est maîtrisé. Stronger Than Arnold chasse le riff comme son homologue de celluloïd chasse le Predator.
Odd Structures Lost In The Depth Of Space, c’est un album de bonne humeur à rebondissements, digne d’un remake Space opera de Last Action Hero, dont on ressort avec le sourire et un peu de rêve en plus dans la tête. On ne pourra certes pas remettre de palme à Stronger Than Arnold pour son œuvre, mais à défaut, un bouquet de cactus devrait jouer le même rôle.
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