De 2009 à 2013, Sungrazer, trio Hollandais a, comme tout combo de l’équipe Elektrohasch Records, envoyé un stoner psychédélique à souhait et multi-référencé. Deux albums studios, « Sungrazer » et « Mirador » à leur actif, un split album avec The Machine, des festivals de prestige (Roadburn et Dunajam en tête) et puis, tchao pantin, clap de fin, le groupe met un terme à ses circonvolutions acides. Malheur donc, car l’album éponyme ici présent est un extraordinaire pont entre Colour Haze et Kyuss.
En effet, dès « If », premier titre de l’album, on assiste à 7min d’assises stoner pures et dures, héritières directes du fameux combo de Palm Desert. Le son des guitares, les lignes de basse, ce fameux groove ardent, brûlé et sablonneux, tout nous renvoie en Californie dans ce titre. Pourtant, l’on ne peut accuser de plagiat Sungrazer tant il surprend dans ce premier album. « Intermezzo » et « Somo », les deux titres suivants forment un riche et surprenant diptyque où le jour jazzy et psyché du trio se révèle. Par l’entremise d’un saxophone et le jeu « aux frontières du réel » du batteur Hans Mulders (désolé pour la blague), les notes grasses laissent place à une montée progressive que ne renierait pas Causa Sui pour finir, à nouveau, dans un déluge de fuzz. Les morceaux du groupe, bien que jeune, trouvent un équilibre intéressant entre travail de structuration, détails pop et plages improvisées. « Sungrazer », l’album, sonne très mature. 6 titres pour 40 minutes, la galette est justement calibrée et ne souffre d’aucun temps mort ou d’idée pompeuse. L ‘écoute de « Zero Zero » saura vous en convaincre. Ajoutez à cela une bonne dose de savoir-faire mélodique, toutes les parties chant étant extrêmement justes (doublé d’un je-ne-sais-quoi Foo-Fighterien) vous obtenez l’un des meilleurs albums paru en 2010.
Puisque qu’il n’est jamais trop tard pour découvrir de bons groupes, je vous conseille vivement «Sungrazer» de Sungrazer. Trop tôt disparu des radars, bien malheureusement, le trio savait composer de réelles pépites comme on les aime, fuzzées mais aériennes, pleines de gras mais qui élèvent l’âme.
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Et oui ! Encore une pépite méconnue !
Je ne suis pas client du Stoner (ni des substances associées 😉 en général, mais là, on a affaire à quelque chose de grand !
Production impeccable (mais pas parfaite/ennuyeuse) et organique comme à l’époque (les 70s bien sûr).
Les compositions sont vraiment intéressantes. En ce qui me concerne, je suis tombé raide en écoutant Common Believer. Un peu comme si tout ce que Foo Fighters n’arrive pas à faire, tout ce que Pink Floyd aurait pu faire plus rock, tout ce que le jazz n’arrive (presque) jamais à m’offrir, avait été synthétisé dans une unique chanson.
J’aurais tant aimé pouvoir leur dire avant que le drame ne les emporte…
(https://riffipedia.fandom.com/wiki/Rutger_Smeets)