Telstar Sound Drone – Magical Solutions To Everyday Struggles


TELSTAR SOUND DRONE

Telstar Sound Drone, groupe originaire de Copenhague, se propose de nous fournir quelques solutions magiques pour en finir avec nos tracas quotidiens. Avec une intention pareille, on ne va pas faire les farouches et on va de suite essayer de comprendre de quoi il retourne.

Le premier contact avec la musique du groupe n’est pas celui qu’on pourrait croire. On se rend vite compte que la pochette se veut le prologue physique de la musique. L’artwork représente une sorte de labyrinthe géométrique créé à l’aide de droites blanches ou noires. On pourrait déjà proposer quelques interprétations évidentes et y discerner des indices quant à ce que réservera l’écoute ; le fait que regarder la pochette plus de quelques secondes soit impossible, sous peine d’émettre des litres de baves, et de voir ses yeux se révulser, n’étant pas la dernière. Si toutefois vous êtes bien accrochés, alors vous discernerez le titre de l’album, camouflé du premier regard par une illusion d’optique. Autant de mots clés que je pourrais plus ou moins directement réutiliser pour parler de la musique du groupe. Car leur nom n’est pas trompeur et l’atmosphère oppressante et psychédélique est bien définie par un minimum de variations harmoniques et un maximum d’expérimentations. Au premier abord, une sorte de marasme sonore, pour autant construit sur des pans indéboulonnables pendant que d’autres, en superpositions, semblent aller et venir à leur guise selon une logique macroscopique qui nous échappe. L’oppression palpable est rendue possible par des sur-ajouts de sonorités électroniques, des enregistrements originaux (la rotation d’un disque dur sur « Dark Kashmir »), des guitares aux effets ingérables, mais ce qui m’a frappé, c’est l’utilisation du spectre sonore. Il paraît amputé dans le haut et le bas, alors les basses sont faussement absentes et les aigus claquants, mais aussi légèrement lointains, accentuant la claustrophobie générée par les instruments. Ce qui est remarquable néanmoins, c’est qu’avec tous ces éléments, l’ensemble reste suffisamment lisible pour ne pas perdre l’auditeur, certains passages étant d’ailleurs relativement accessibles. Une prouesse surement due au temps de travail accordé au projet avec quatre mois d’enfermement nocturne. Autre élément qui finit de définir le son du groupe, la voix de Sean Jardenbᴂk, nonchalante à l’extrême avec des mots qui ne finissent pas, parfois plaintive, parfois agressive, et finalement le prolongement évident de l’instrumentale.

Cette cohérence que l’on ressent dans le traitement physique et sonore du projet est en fait aussi son principal défaut. Car si chaque morceau est bien unique, l’homogénéité est telle qu’il est difficile de ressortir des éléments particuliers à postériori. Pas un tube, pas même un riff, juste une impression de lancinance globale, paranoïaque et tordue. Un parti pris plus qu’un défaut pour être exact, mais ce sera à vous de décider en fin de compte et le score risque d’être partagé.

Ce qui est certain, c’est qu’aidé par une remarquable cohérence artistique jouant sur les illusions d’optiques et sonores, la paranoïa, la claustrophobie et avec une forte identité musicale, TSD propose une expérience originale sans compromis. Et qui sait, peut-être encore une solution magique aux problèmes quotidiens qui s’avérera addictive !

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