The Awesome Machine – God Damn Rare vol. 2


Dans notre chronique de leur compilation God Damn Rare il y a moins d’un an (lire ici), on appelait de nos vœux en conclusion un éventuel volume 2… Si jamais nous devions évaluer l’influence de Desert-Rock sur le marché du disque, la preuve éclatante nous est apportée ici, sous la forme de cette nouvelle offrande vinylique ! On vous renvoie vers la susmentionnées chronique pour un rappel introductif de l’importance de TAM dans l’histoire du stoner européen, on va éviter la redite et se concentrer sur cette nouvelle production de Ozium records, un confidentiel petit label qui, dans l’ombre, continue son impeccable travail de réhabilitation des trésors oubliés du stoner, via des rééditions ou, comme ici, la mise en lumière de raretés.

Onze nouvelles offrandes, comme autant de sucreries pour les nostalgiques, à travers des titres qui n’auront pour la plupart tout simplement pas eu l’opportunité de trouver leur place dans les quelques albums du groupe. Et pourtant la qualité est au rendez -vous… de même que la variété. Cette nouvelle galette a beau racler les fonds de tiroir, elle propose un généreux lot de raretés et d’inédits.

Ca commence fort avec la version démo de « Hunt You Down » (un morceau de leur dernier disque), qui n’a rien à envier à la version studio. Gros riff groovy, mid-tempo, fuzz crasseuse… on est bien. On retrouve un peu plus loin « Holy Moment », un pur inédit (issu des sessions du troisième album) que nous connaissons bien, à Desert-Rock, puisqu’il y a une vingtaine d’années on vous le proposait en exclu mondiale. Même origine pour « Burden Fall » (un titre pas follement original mais qui reprend de A à Z la recette sonore du groupe) ou l’instrumental très intéressant « House on Haunted Hill », qui a servi de trame pour le morceau-titre de l’album, « The Soul of a Thousand years ». Petit flashback aussi avec le rare « Life in Hypercolor », riffue torgnole présente sur un vieux split avec leurs compatriotes Rickshaw.

Le reste de la galette, comme une bonne part du « Volume 1 » est constituée de titres de travail qui avaient été composés et enregistrés (au stade de pré-productions) en 2004 dans le but de figurer in fine dans le mort-né quatrième disque de TAM. Tous ces titres mis bout à bout, on arrive petit à petit à se figurer ce qu’aurait pu devenir ce disque si le groupe n’avait pas déclaré forfait en cours de route : un disque énervé, qui aurait proposé une intéressante palette musicale. On passe ainsi du speed et énervé « Stand Out, Beat it up » et son collègue agité « My Way », au groovy-doom « Gods Broken Stone » et son refrain addictif, en passant par un « Make me Crawl » qui évoquera une sorte de grunge metal. « Nail Inside Your Head » quant à lui, un peu moins produit, propose une sorte de synthèse du lot (un refrain catchy, une rythmique groovy, un son puissant, un chant hargneux…).

Du coup, alors que le plaisir berce chaque écoute, c’est plutôt la tristesse teintée de nostalgie qui nous accable un peu, en regardant ce disque pour ce qu’il est, avec un peu de recul: un aperçu à peine dissimulé de ce qu’aurait pu proposer The Awesome Machine en continuité de sa carrière. Leur quatrième album aurait proposé, on le sait désormais, du matériel qualitatif, le groupe n’étant pas en manque d’inspiration… Finalement, un peu bêtement, on aurait presque préféré y retrouver le reflet d’un groupe exsangue, sans inspiration, avare en proposition… ça aurait permis de faire passer la pilule et de justifier la fin de carrière prématurée du quatuor. Or il n’en est rien, et à en juger par la qualité de cette nouvelle volée de démos, il y a fort à parier que ce disque mort-né aurait pu trouver une place fort honorable dans la continuité de sa discographie.

Alors maintenant, quoi ? Un volume 3 à venir ? On sait que le groupe a été prolixe en splits, EPs et autres contributions, cela pourrait constituer un matériau qualitatif pour une nouvelle dose de nostalgie en rondelle – que l’on appelle de nos voeux, bien sûr. On sait aussi que les musiciens ont arrêté le groupe sans heurts ou griefs, et pour certains officient dans d’autres combos, donc s’il leur venait à l’esprit un jour de se remettre en studio pour réenregistrer ces titres sous la forme d’un vrai quatrième album, on ne cracherait pas dessus non plus ! Mais ne rêvons pas trop, et en attendant profitons de ce que l’on a.

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