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The Clamps – Megamouth

Trois italiens à la touche cuir et lunettes de soleil, tout droit sortis du bourbier de 2020-2021 souhaite encore faire entendre sa hargne et purger les derniers relents de pandémie dans une troisième galette soutenue par l’omniprésente boite de prod Heavy Psych Sounds. La chose s’appelle Megamouth, tout un programme qui avec un patronyme pachydermique si usé qu’il peut faire craindre le pire comme le meilleur. N’écoutant que notre devoir, nous avons saisi l’objet du bout des doigts sans nous pincer le nez et avons approché une oreille attentive.

Moins subtil que Orange Gobelins, un rien plus délicat que Motorhead voilà en quelques titres voici comment The Clamps pose son œuvre. Le trio se la joue bas du front, pieds dedans. Ne s’encombrant pas de fanfreluches les italiens vont directement à l’essentiel et devraient vous faire hocher la tête et peut-être même un peu bouger les pieds. On retrouve dans ses compositions une guitare à toutes berzingues et une basse roulant et ronflant tant qu’elle peut derrière une batterie qui elle, joue vite, simple et efficace sur base de caisse claire et de cymbale crash.

Une voix crasseuse qui pue la clope et le whisky bon marché, Il y a des moments où on se croirait chez les Australiens de Mammoth Mammoth. La production est dans le même esprit et  mise tout sur le très gros son, mais quoi d’étonnant quand on sait que le groupe est signé chez HPS qui aime l’efficacité et s’adonne assez peu à l’originalité pur jus.

Je dis que l’album parait bas du front et ne s’encombre d’aucune subtilité mais c’est un peu l’arbre qui cache la forêt (entendez par là: A la première écoute). une écoute plus attentive et le son sur 11 sera nécessaire pour permettre à  l’auditeur de découvrir ici et là quelques anecdotes musicales assez réjouissantes. Qu’il s’agisse de l’éphémère guitare rock country Sur “Forty-Nine” (Qui, non n’est pas une reprise de Karma To Burn), des sautillants patterns de batterie sur la dernière piste “Slippin’ Away”, de la musique qui démarre au rythme effréné du moteur de dragster de “Bill Jenkins’”, de l’intro Fu Manchuesque de “CuboMedusa” ou encore du classicisme des riffs de basse sur “Bombs” on trouvera ici et là toujours quelque chose d’intéressant où s’arrêter.

Megamouth n’est pas un album aussi basique qu’il semblerait, il est en inox et pourra être resservi, poncé, essoré un nombre de fois certain avant que vous en veniez réellement à bout. The Clamps signe ici un album à servir en toute occasion, que ce soit pour un apéro sur le pouce avant de partir en bamboche où pour animer une longue conférence sur les postiches. Soyez malins, il paraît que l’hiver sera rude et si jamais faute de moyens vous vous retrouvez en panne d’électricité, posez simplement la galette Megamouth sur votre platine, il se pourrait bien que vous vous retrouviez avec un groupe électrogène à peu de frais.

Note de Desert-Rock
   (8/10)

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