C’est dans un écrin rose bonbon que la formation originaire des environs d’Athènes nous livre son premier long format composé de onze plages vrombissantes et tortueuses. Formé en deux-mille-six, le groupe a depuis peu émigré à Bruxelles pour y pratiquer son art.
Mise en boîte au Moth Studio de la capitale grecque durant l’été deux-mille sept, cette heure de musique évolue dans un registre musical qui me fait penser immédiatement à Goatsnake ou The Obsessed. Les tempi lourds et puissants donnent un rendu pachydermique aux compositions du groupe et les parties de basses bien vrombissantes qui sont privilégiées par la production accentuent cet aspect massif sans pour autant verser dans le doom. Les guitares saturées, un peu en retrait, forment des grands murs qui évoluent sur le magma rythmique quasi en permanence sauf pour quelques incursions anecdotiques en premier plan. Au-dessus de cette trame musicale évolue un chant rocailleux qui se trouve quelque part entre le registre de Lemmy et celui de Spice.
On est bien loin du style presque commercial emprunté par quelques formations dans le sillage de QOTSA avec ces Grecs qui pratiquent un stoner sévèrement burné qui fera le bonheur des amateurs de trucs bien traditionnels assénés à grands coups de plans bruts de décoffrage. Des titres comme ‘Face The Space’ ou ‘Twenty Years Of Sleep’ – auquel va nettement ma préférence – sont de véritables réussites du style. D’autres essais un peu plus bluesy – et plus longs aussi pour certains – font l’étalage du talent du quatuor en osant quelques variations autour du thème central de cet album.
Assez homogène sans pour autant être redondant, ce premier essai aux multiples qualités est plus que convaincant et je ne saurai que trop vous en conseiller l’écoute.
(Pour donner votre note,
cliquez sur le nombre de cactus voulus)