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The Elephant – The Elephant

 

The Elephant une fois supprimé tous les accents liés au correcteur orthographique c’est plus costaud qu’une infusion de verveine issue d’une Scop. Ce trio italien devrait mettre Pesaro (Latitude : 43.8987/Longitude : 12.8437) sur la carte du monde stoner avec juste deux basses et une batterie. Le tout se retrouve gravé sur une plaque éponyme, The Elephant, un album accrocheur à plus d’un titre et à commencer par son artwork tribal comme si Picasso avait été infographiste.

The Elephant pour commencer c’est deux paires, une paire de Marco (Le bassiste et le batteur) et une paire de bassistes, (Le Marco bassiste et le bassiste premier vocaliste Giovanni) Ensuite quand tu tombes sur le trio c’est un peu comme si tu te retrouvais avec le petit frère de Dust Lovers. On y goûte la même originalité du chant et le swing des instrumentistes. Bien sûr il y a un peu plus que ça, sinon ce ne serait pas drôle. Giovanni sait se mettre brailler de sa voix rocailleuse et c’est la touche de force qui fait le sel du truc.

Les morceaux sont emprunts de poésie et t’invitent au voyage. Rien n’y est réellement linéaire comme sur le titre “Black White Alice” qui va et vient entre mélopée ensorcelante et stoner brut accrocheur. Outre le stoner The Elephant tape allègrement dans le blues à la manière d’un The Devil & The Almighty Blues comme c’est le cas avec la piste d’intro judicieusement intitulée “Mud Song” ou le blues plus classique de “Catfish”. Bref côté références on pourra se raccrocher à plus dégueulasse. Le groupe parvient même à frôler l’invocation avec “Monkey Demon” et ajoute à ses passages lancinants des crochets faits de saturation qui finiront de t’aguicher totalement.

The Elephant c’est un premier album avec la maturité d’écriture d’un énième. Il faut dire que les gars ont pris le temps de bosser ensemble dans d’autres groupes avant de former l’actuel projet. Plus haut je disais que rien n’était vraiment linéaire dans cette plaque, c’est partiellement vrai. Rien n’est linéaire si l’on considère les morceaux en tant que pièce finie, mais il y a de la magie car la galette s’écoute d’un seul tenant et si l’on n’y prête pas attention on finit l’audition sans s’être aperçu qu’il y avait plus d’une piste. Tu auras donc plaisir à trouver chez The Elephant outre de l’originalité et des compositions bien agencées, un souci de cohésion. Les morceaux n’étant pas jetés les uns à la suite des autres au petit bonheur la chance.

Pour ceux qui ne verraient pas l’intérêt de deux basses sans gratte, allez jeter une oreille sur “Summer Blood”. Cela devrait vous convaincre que le monde n’est pas réservé aux guitaristes. Cette piste s’ouvre sur un gimmick magistral où la lourdeur du trio basses batterie livre toute son efficacité. Ce Trio, c’est un groupe au groove délicieux dans lequel j’ai pris un réel plaisir à me vautrer ainsi que dans les parties de chant où les bassistes se doublent et où bien souvent ils ne suivent pas la même partition, un régal de richesse.

Pour un premier album The Elephant frappe fort, il ne serait que justice que le monde  reçoive son album comme il se doit. Une plaque maîtrisée, riche, intelligente. L’assemblage est suffisamment rare au milieu des bennes déversée chaque jour par le Stoner. Il y a suffisamment de qualités dans cette galette pour qu’en ce dernier trimestre je ne sois pas loin de le mettre dans mon top 10 de l’année

KCR 013 The Elephant by THE ELEPHANT

Note de Desert-Rock
   (8/10)

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