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The Picturebooks – Home is a Heartache

On ne compte plus de nos jours les duos guitare/batterie, habilités, dans ce simple apparat, à triturer le rock, démembrer le blues et en extraire sa plus séminale énergie. Derrière les White Stripes, Black Keys ou autres frenchies Inspector Cluzo, il y a, à bien moindre échelle, The Picturebooks. Deux Allemands ne jurant que par la moto, le skateboard, la musique et les incessantes tournées, dont le premier album Imaginary Horse contenait toutes les raisons de s’enthousiasmer outre mesure pour cette musique improbable, faite d’énergie percussive et de refrains à chanter à gorge et barbe déployées. Publié chez Riding Easy, qui prouvait une fois de plus à ce moment son (bon) goût pour un certain éclectisme, sous le haut patronage, soyons sérieux, de Sabbath ou Zeppelin. Qui pourrait s’en offusquer?

Le second album du duo sort chez Another Century Records en ce début d’année et reprend, coup pour coup, la recette à l’efficacité mitonnée lors du premier essai. C’est à dire une batterie presque tribale, faite de toms, sans cymbales et une guitare blues aussi distordu que possible. Entre incantations presque indiennes (« Cactus » « Home Is A Heartache ») et hymnes à la route (« On These Roads I´ll Die »), tout en tempêtes et accalmies (« I Need That Oooh », « Zero Fucks Given » deux grandes réussites), l’album s’écoule et s’écoute avec passion. On pense aux Black Keys dès les premières notes de « Wardance », évidemment dans cette volonté partagée de moderniser le blues mais là où les premiers s’échinent à le rentre accessible et dansant, les Allemands eux ont pris le pari du farouchement sauvage, pour notre plus grand plaisir. On retrouve bien sûr quelques ponts avec l’album précédent comme le rampant « Fire Keeps Buring » qui reprend les choses là où « Your Kisses Burn Like Fire » les avait laissées, soit au creux des lèvres d’une femme. Car c’est comme ça que cet album se consomme, entre amour et groove de mammouth, sur la route de préférence. Une route que The Picturebooks connaît par cœur à force de sillonner le monde pour y jouer, dans le moindre bar comme dans le plus grand des festivals.

Et s’il était là le dernier rêve hippie ?

Point Vinyle :

Collectionneurs passez votre chemin, Another Century Records a fait dans l’efficace : version noire classique, avec CD inclus. Ce qui n’empêche que la musique vaut bien l’achat.

Note de Desert-Rock
   (8/10)

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