Première partie de Kadavar sur leur dernière tournée, bientôt en première partie de Turbonegro, présent au Desertfest Anvers, fièrement annoncé pour le prochain Desertfest Berlin, mais qu’est ce qui se cache derrière The Picturebooks pour attirer aussi promptement les projecteurs.
Coupons court à tout débat, pas de stoner/sludge/doom/psyché pour les prochaines 40 minutes mais du rock. Le rock d’origine, la première pression à froid du blues jaillit des profondeurs du Mississipi. Ce que les Black Keys et les White Stripes essayent en vain de faire. Ce à quoi s’ajoute un petit charme americana comme celui insufflé par les Black Rebel Motorcycle Club sur leur album Howl. Bien qu’ancrée dans une tradition musicale, la musique des Picturebooks en n’est pas moins moderne. Leur goût pour le vintage transpire par chaque réverbération de la voix, de la saturation et des toms. Mais l’énergie est bien actuelle.
Les refrains sont tellement imparables que ça en est déconcertant d’efficacité, comme une usine à hits. On ne saurait leur reprocher de sombrer dans la facilité de reprendre la ligne mélodique de la guitare avec des gang vocals de manière régulière juste histoire d’être « radio friendly ». Impossible parce que contrebalancé par une démarche sans concession d’arrangements bruts, sans fioritures. Batterie martiale, pour seules cymbales un tambourin à grelots à la cheville, une guitare qui lâche des riffs entrainants, efficaces à en perdre la tête et une voix habitée et obsédante qui sait vous susurrer à l’oreille comme vous vriller l’esprit de mélodies entêtantes.
Les titres sont courts et à la première écoute un sentiment de répétition pourrait se faire sentir. Mais quand notre esprit se laisse à divaguer, porté par les effluves de graisse de nos bikers, des images apparaissent et défilent. Ces treize chansons sont plus variées qu’elles n’y paraissent, différentes par de subtils détails, par ce qu’elles invoquent et évoquent. L’asphalte se déroule sous nos pieds, un bar miteux au nouveau Mexique, une fusillade, une scène d’amour au porte du désert, du bitume, des larmes, du sang, une ville, un gang, c’est une véritable bande son de film. Un film alambiqué, référencé, visuel à la Tarantino-Rodriguez. Sorte de road trip halluciné en skate tiré par une harley à travers les sinueuses et profondes mélopées du Rock avec un grand R.
The Picturebooks customisent le blues- rock-americana de leurs pâtes de skateurs. Imaginary Horse est actuellement leur troisième album et concrètement celui de la consécration. Un album visceral qui nous prend en stop en bord de route et nous entraîne par delà notre attachement au stoner pur jus. RidingEasy Records ont eu le nez creux ces derniers temps pour signer de jolies pépites et le duo allemand est encore une fois un coup gagnant.
(Pour donner votre note,
cliquez sur le nombre de cactus voulus)
Laisser un commentaire