On avait déjà causé des italiens de Tons dans une précédente chronique, ce trio avait sorti en 2018 un album doom-sludge qui avait ravi les amateurs et l’avait catapulté sur le devant de scènes qu’ils ont partagé alors avec Bongzilla, profitant ainsi de l’occasion pour enrichir leurs discographies respectives d’un split, Doom Sessions Vol.4. Mais fini la gaudriole, cette fois il s’agit de revenir en son propre nom avec une galette au libellé pas très surprenant de Hasension qui dit à lui seul ce qui se passe autour de Tons.
Avant même de déballer le paquet, il convient de s’arrêter sur un artwork savamment choisi. Tons sait se résumer, si le titre “Hashension” correspond aux lumières des spots qui éclairent nos quatre mecs depuis quelques temps, autant qu’à leur amour immodéré de la beuh. L’artwork quant à lui est une pochette surprise ironique tirée de l’imaginaire cartoon des années 50 avec une dimension diabolique et fumasse correspondant donc bien au produit que l’on est censé trouver derrière cet emballage. Coup de génie ou pur marketing, au fil des auditions on serait tenté de dire: “aucun de deux mon capitaine”. Tons n’est pas le groupe qui fera se pâmer d’émoi toute la scène doom et sludge tant il est vrai que la voix de Paolo entre le sludge et le black à de quoi dérouter. Cependant les aficionados de Bongzilla se sentiront clairement comme à la maison. Les riffs sont puissants, lourds, ça joue la boucle sans fin et hypnotise sur “Slowly We Pot”, les montées épiques et grandiloquentes de “Hempathy For The Devil” ou de “Ummagummo” (et son solo de conclusion pas piqué des vers) gagnent l’auditeur à la cause du groupe. Cependant ce dernier ne trouvera pas grande raison de s’extasier, c’est bien fait, c’est agréable et ça écrase comme une tonne de plomb sur la coin de la gueule, certes! Mais ce n’est pas l’extase la plus folle. Exit donc le génie pur et bienvenu, le bon boulot défouloir de “A Hash Day Night” et les riffs lancinants de “Hashended”.
Reste la question du marketing, est ce que le groupe travaille à se rendre plus bankable? Ce n’est là qu’une hypothèse probablement un peu hasardeuse, cependant il est clair que Tons apporte un grand soin à cultiver son image de fumeur invétéré, comme bon nombre de groupes avant lui, de Belzebong à Bongzilla sauf que le bong étant déjà pris, il a fallu trouver quelque chose d’autre. L’incrustation d’extrait de films annonçant la couleur au début de “Hasended” ou sur l’horrifique (et très qualitatif) “Hempathy For The Devil”, comme le running gag des titres; déformations herbeuses de titres des Stones, Obituary ou des Floyd placent Hashension dans la continuité du précédent album, Une production sans doute bien plus potache et rigolarde que définitivement marketing.
Tons fait le taf avec ce Hashension qui vient gonfler la petite cohorte des albums doom sludge qui tiennent l’étendard de la fumette crado bien fièrement. La plaque trouvera son lot d’amateurs à coup sûr parmi les headbangers les moins vifs et les carpettes de fond de fumoir. Il est même presque certain que par accident certains non fumeurs pourraient y prendre goût, ou je l’admet j’y ai pris du plaisir.
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