2020 est une année chargée pour les fans de Sabbath, cette dernière marquant les 50 ans de la sortie de leurs deux premiers albums. Un anniversaire marqué par de nombreux disques, à commencer par la box Paranoid Super Deluxe publiée en octobre. Mais derrière cette beauté (sérieusement, penchez-vous dessus), quelques autres sorties sont à noter, du dispensable The Many Faces of Black Sabbath (compilation de collaborations de membres de Sabbath avec d’autres groupes) à la réinterprétation du premier album du groupe par Zakk Wylde (chroniqué ici). C’est visiblement le label Magnetic Eye qui se fait le plus présent sur le créneau, accompagnant l’album de Wylde d’un best of tribute (chroniqué ici) et d’une ré-imagination du volume 4 par des artistes heavy/stoner/doom, dans le cadre de leurs Redux Series.
Vol4. Le plus cocaïné des albums de Sabbath est donc revisité par quelques uns des acteurs de la scène fuzz US, pour le meilleur et pour le pire. Car Black Sabbath n’est pas toujours évident à reprendre. C’est un groupe aux pourtours simpliste dont l’efficacité tient notamment dans l’intention, la façon dont sont jouées les notes, et les pauses aussi. C’était là l’apanage des années 70 : laisser respirer la musique et c’est ce que le metal a bouleversé par la suite. Et dans un contexte de remplissage sonore, trouver le bon équilibre pour faire sonner du Sabbath n’est pas évident. Il est alors bien plus aisé de reprendre le sautillant « Supernaut » (Spirit Adrift s’en sort bien) que de s’attaquer à « Changes », ballade piano/synthé/voix que High Reeper massacre littéralement (rabattez vous sur la version de Charles Bradley pour l’entendre sublimée ou à la version de Fudge Tunnel pour quelque chose de complètement anarchiste). Sur ce tribute le réussi (Whores sur « Cornucopia », The Obsessed sur “Tomorrow’s Dream”, Thou toujours au rendez vous pour une cover, salissant “Wheels of Confusion”) côtoie des choses plus dispensables (Zakk Sabbath copiant l’original pour « Under The Sun », Haunt qui fait galoper « St. Vitus Dance » sans réel but) et au milieu Matt Pike et Billy Anderson délirent sur « Fx ».
Ce tribute est loin de la qualité de Nativity In Black, qui fait toujours autorité dans le domaine (et tiens, ressorti en LP cette année pour le disquaire day !), sans conteste en deçà du best-of qui l’accompagne (qui offre la possibilité d’un plus large choix de chansons à reprendre convenons-en) mais offre quelques raisons de s’enthousiasmer en sus de découvrir, via l’artwork soigné, que Alyssa Maucere, en sus d’être bassiste (et désormais Mme Pike), a un joli coup de crayon. A réserver aux complétistes donc.
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