Il était une fois 5 garçons vivant à Ioannina, charmante ville de plus de 110.000 âmes nichée au bord d’un lac et située au nord-ouest de la Grèce. C’est une ville étudiante, jeune et vivante et c’est donc ici que vivent nos 5 gaillards, tous férus de rock. Nous sommes en 2010, la scène stoner grecque est sur le point d’éclore et, avec lui, le groupe Villagers of Ioannina city, un nom de scène d’une simplicité évidente. Une première démo est enregistrée mais le succès est relatif, le pays n’étant pas (encore) friand du genre. Pourtant, le groupe décide de mixer stoner et folk traditionnel grec pour un résultat, s’il n’est pas encore au top niveau pour lutter contre les grosses écuries, assez original pour attirer l’attention sur eux.
Quatre ans passent, les Villageois arpentent les salles du pays et balancent une première salve du nom de « Riza ». Addictif dès les premières secondes et bénéficiant de compositions psychédéliques à la fois étranges et magnifiques, l’album trouve son public, le groupe fait la tournée des festivals estivaux et se fait un nom dans le circuit. Puis, plus rien, 5 longues années de mise en sommeil. Et 5 ans sans nouvelles, dans le petit monde du stoner, c’est long, très long. Trop long. Mais on l’a vu avec le dernier Lowrider ces dernières semaines, plus c’est long, plus c’est bon…
Septembre 2019, nos amis villageois sont de retour et balancent sur la toile l’album « Age of aquarius » (l’album sort ces jours-ci en physique chez Napalm Records)… L’intro, justement intitulée Welcome, déclare à qui veut l’entendre « bienvenue dans une nouvelle ère »… Villagers of Ioannina city a affuté ses gammes, décortiqué religieusement la production actuelle et en a tiré cet objet, « Age of aquarius », sous un artwork d’une beauté à couper le souffle. Pourtant, du souffle, il va vous en falloir pour reprendre votre respiration après le titre éponyme, couplé à Welcome, près de 12 minutes en apnée totale ou la voix angélique d’Alex Karametis vous entraîne dans un tourbillon de sensations, comme un tour de Space mountain mais en cent fois plus intense. Cà continue avec un sublime Part.V qui vous laisse pantois de bonheur, en apesanteur sur le monde des vivants avec des arpèges de guitare divins et toujours cette voix d’une sublime douceur qui vous emporte loin, très loin… On ne va pas détailler tous les titres car ce serait redondant et le dictionnaire ne comprend pas assez de superlatifs pour exprimer ce que l’on peut ressentir à l’écoute d’un tel monument.
« Age of aquarius » est sublime de bout en bout, ce qui n’était pas gagné d’avance vu sa longueur de 66 minutes. Mais cette heure et ces 6 minutes de bonheur font éclater les barrières entre les genres, rassemblent les humains et brisent les conventions qui veulent que le stoner soit une musique de niche. Un nouveau cap a sans doute été franchi par Villagers of Ioannina city : celui d’atteindre la cîme de l’Olympe, tutoyer les cieux et s’approcher un peu plus du paradis. En tout cas, l’auditeur, lui, en est plus proche que jamais…
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