Nous avons pu assister à la démonstration scénique des tout jeunes doomsters de Witchorious lors du Westill 2024 et soyons francs, c ‘était sans aucun déplaisir. Le jeune trio parisien (de Chelles précisément) y avait déroulé un doom bien fait mais monté sur des pattes encore peu assurées tel le faon sortant du bois, c’était à la fois beau et touchant. Alors que leur première galette sort chez Argonauta nous saisissons l’occasion de reprendre notre observation de l’animal.
Il faut admettre que l’écoute de la plaque éponyme de Witchorious s’avère plutôt plaisante. Un travail bien fait, des chœurs qui se présentent à point nommé et qui avaient déjà su nous séduire en live. L’ambiance est sombre à l’instar de “The Witch” qui s’ouvre sur un thème des plus classiques et nous joue les bandes son de film d’angoisse à grands coups d’arpèges et de remontées de fûts tout en souplesse. La lancinance du chant d’Antoine le guitariste sur cette piste est particulièrement réussie ce qui tranche avec d’autres morceaux et des tentatives criardes sans doute encore un peu frêles. Ce fait est particulièrement marquant lorsque les deux genres s’enchaînent sur “Watch Me Die”. Pour autant c’est le carton plein lorsque la bassiste Lucie prend le chant comme sur “Eternal Night” en toute sensualité ou que les deux voix s’adossent sur “Monster” et “Why”.
D’excellentes idées il y en a plein la galette, une sorte d’épiphanie où chacun trouvera sa fève. Des riffs qui sonnent comme des évidences et une batterie soutien indéfectible de chaque titre excusent le titre “The Grave” que l’on pourrait presque considérer comme une sortie de piste trop lumineuse sur un album aux tendances sombres ; sans doute une tentative trop empreinte d’originalité en regard d’un album qui égrène les classiques du style.
Au final il faudra retenir de Witchorious une envie de faire les choses bien. Gageons qu’un travail approprié ne manquera pas de les mettre en avant parmi les jeunes formations hexagonales. En attendant la suite et jouant sur des bases classiques tout en apportant la touche de séduction suffisante à chaque titre, le combo délivre ici une première œuvre long format de bonne facture. Une affaire à suivre donc.
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