Pour de multiples raisons, c’est en Angleterre que la scène doom est la plus excitante. Est-ce quelque chose qu’Albion doit à son climat ? Peut-être bien. Les sous-bois humides du Dorset ont donné à Electric Wizard un son sauvage et les dimanches pluvieux londoniens semblent avoir inspiré à bon nombre de musiciens l’envie d’exprimer leurs penchants dépressifs sur bande, le tout sous le haut patronage de Lee Dorrian, heavidement. En sus d’avoir porté à bout de bras Cathedral depuis près de 25 ans, des bas fonds industriel de Coventry jusqu’au bord de la Tamise, le chanteur est aussi, avec Rise Above, le plus grand pourvoyeur de musiques grasses en Europe.
En ces temps obscurs où Electric Wizard se déchire, musicalement comme humainement, voir l’ancienne section rythmique de ces derniers – ayant depuis enchanté la putride Albion dans Ramesses – s’acoquiner avec l’une des plus grandes voix du doom a forcement quelque chose de réjouissant, comme le sentiment que les trois compères viennent avec la malveillante intention de remettre l’église satanique au milieu du village des damnés.
Le précieux a été enregistré aux désormais cultes Orgone Studios (Rise Above en général et Cathedral en particulier y ont leurs habitudes) par Jaime Gomez Arellano. Le premier album de With The Dead peut être présenté, par bien des aspects, comme la synthèse parfaite du doom anglais. En effet, Tim Bagshow et Mark Greening, en bons activistes du riff lent, continuent leur plongée dans les tréfonds de l’occulte, sertissant les six titres de l’album d’ambiances macabres tandis que Lee Dorrian semble apporter un semblant de lumière, filet blafard d’optimisme éclairant les noirs desseins des deux revenants composant la section rythmique. Un peu comme si Ramesses, rencontrait Cathedral, finalement. Derrière l’apparente banalité d’un tel constat se cache pourtant la force du disque : en alliant leurs si reconnaissables aptitudes, le trio a enfanté d’une synthèse maléfique des éléments propres à la légende du doom d’outre Manche.
En résulte alors un disque touffu, poisseux, au milieu duquel flotte deux absolues réussites que sont « Living With The Dead » et « I Am Your Virus ». Les ambiances sont travaillées à l’extrême, le son frappe comme une faux trainée sur l’asphalte et l’aspect lancinant, presque rampant des compositions, associé à un son quasi industriel synthétise tout ce qui fait la gloire du heavy à l’Anglaise : une sorte de violence brute, loin de tout idée d’esthétisme.
Dans un genre qui n’appelle à aucune révolution, With The Dead prend le parti de la synthèse, endosse le rôle de patron, laissant en filigrane penser que le costume était trop large pour les épaules tremblante du Magicien Électrique.
Les plus observateurs noteront que cette chronique est affranchie du mot « supergroupe », notion désuète à mes yeux pour qualifier des musiciens dont le volume de vente de disques ne dépasse guère quelques milliers d’exemplaires.
Point vinyle :
On peut toujours compter sur Rise Above pour régaler les passionnés de vinyles et la sortie événement de l’album de With The Dead aura été l’occasion de se lâcher pour Lee Dorrian et ses associés. Pas moins de 3 version Die Hard, avec patch, poster, 7’ et insert contenant les paroles (Black : 100 ex / Clear : 120 ex / Gold : 250 ex).
Pour les pressages normaux, il est prévu 1000 ex en violet translucide, 1000 en noir, 1000 en violet et 500 autres en violet tacheté de noir, ce dernier étant principalement réservé au marché US.
A noter que le premier pressage CD voit sa pochette être en hologramme.
Rise Above fait les choses bien.
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