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Wormsand – You, The King

 

On avait laissé Wormsand sur leur excellent premier album Shapeless Mass ! Profitant à fond de la période post Covid, le trio mentonnais a enfin pu tourner à fond en France mais aussi en Europe, assurant notamment les premières parties de Mars Red Sky ou Dopethrone et en se produisant dans des festivals comme les Volcano Sessions. 3 ans après, il est temps pour le ver de sable de ressortir des tréfonds d’Arrakis pour nous engloutir avec leur deuxième album You, The King.

Il suffit de quelques secondes sur “Daydream”, titre d’ouverture de l’album, pour prendre une première baffe sonore. Wormsand attaque avec un morceau puissant, efficace, qui casse sa rythmique pour nous emmener dans des mélodies plus mélancoliques et teintées de rock 90’s, et survolé par l’envoutant chant clair de Clément. Le ton est donné, le trio est toujours plein de cette colère sombre, désespérée, qui ne s’efface que pour faire apparaître des sentiments de mélancolie, fatalité et parfois, aux alentours d’une mélodie ou d’un chant plus fragile, d’un peu de lumière. 

Cependant, on peut aussi rapidement remarquer que les chemins empruntés par Wormsand diffèrent de ceux du premier album ou même de leur EP éponyme. Déjà côté chant, l’association chant clair / chant guttural (un des atouts phares du groupe) est nettement moins marquée avec une présence beaucoup plus forte du premier. Choix payant puisque la voix de Clément rend chaque refrain entêtant (“Daydream”, “Black Heaven”) et équilibre plus les émotions de l’album. Attention cependant à ne pas oublier les explosions gutturales de Clément et Tom qui peuvent faire chavirer n’importe quel morceau dans les abysses (“Digging Deep”, mais surtout “Drown” et son final fracassant) ! 

Musicalement ensuite, le groupe laisse plus d’espaces à ses riffs de pachydermes et accentue son côté mélodie quitte même à insérer des solos de guitares sur certains titres. Outre “The Crown”, un doux (mais toujours inquiétant) interlude qui fait écho à l’outro de “You, The King”, ce penchant plus mélodique se ressent particulièrement avec le morceau “The Final Dive” où seules les notes de guitares malsaines en milieu de morceau viennent rappeler la menace qui peut surgir à tout moment. 

Mais alors où est la puissance et le fracas dont on parlait sur “Daydream” ?! On nous aurait menti ?! Eh bien non car ce You, The King est un album malin. Si les breaks vicieux sont moins présents, les riffs sont garantis triples épaisseurs et viennent vous hanter jusqu’à être fredonnés dans l’ascenseur. Si le chant guttural est moins présent, il vient vous submerger à chaque apparition (ce cri sur “To Die Alone”). Et s’il vous manque un peu de violence, écoutez un peu Tom qui s’applique à nous enfoncer un peu plus dans le sol à chaque coup de cymbales et dont le jeu subtil permet fait constamment le lien entre la fureur brute et la technicité de l’ensemble ! 

Vous l’aurez compris, You, The King est un album aussi déroutant que réussi. Sans chercher à se révolutionner, Wormsand apporte ici des évolutions intelligentes à sa base stoner tranchant / sludge obscur un poil psyché. Techniquement le groupe maîtrise son sujet sans se perdre dans des complexités stériles et le cocktail d’émotions est toujours aussi savoureux, surtout avec cette thématique du roi en déclin qui fait écho à tout un univers SF/fantasy dont le groupe est friand. Un seul conseil donc, foncez vers cet album et si vous n’en avez pas encore eu l’occasion, foncez voir Wormsand en concert pour vous imprégner encore plus par leur musique (ou prendre une bûche de ramonage en pleine face) !

 


 

Note de Desert-Rock
   (8,5/10)

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