Quand je pense à ce bourrin de Butch Coolidge qui croyait que Zed était mort, il va avoir une drôle de surprise si le gars se remet en marche pour récupérer son chopper. Ça risque de lui faire mal aux tympans, d’ailleurs il revient, Zed n’est pas mort! (Même si son site internet dit le contraire ), il revient tout aussi énervé que de par le passé et cette fois il chevauche un fier coq noir qui s’appelle Volume
Le rock américain du quartet ne faiblit pas, il s’envenime foutrement même avec cet album tout en patate et gros riffs. Avec son tempo juste, Volume est monté pour péter des nuques sans qu’elle ne cèdent pour autant au premier riff. La baie de Californie a décidément abandonné ses idoles hippies pour faire naître d’autres monstres sortis tout droit de ses eaux et prêts, tels des Godzillas obèses, à venir écraser la ville de San José et pourquoi pas toutes les autres tant qu’on y est. Il y a fort à parier que derrière l’animal il y a une expérience un peu folle réalisée par quelques savants pas très nets qui ont voulu rassembler racines du genre stoner/doom façon Black Sab’, du blues du bayou lointain et un peu de gros Heavy qui tâche. “Wings of The Angel” en est la parfaite illustration (En particulier du côté de Black Sab’).
Vraiment il y a de tout dans cet album, “Hollow Man” et son groove Clutchéen (ce qui avait déjà marqué la rédaction lors de la sortie de Trouble In Eden ), du swing dans l’esprit d’un Red Fang sur Chingus. Décidément on prend ses marques facilement à l’écoute de cette plaque. On sait qu’on a affaire à quelque chose de bien foutu et fédérateur sans aller chercher la millième écoute et pourtant cela ne manque pas de finesse.
Volume est cousu d’une main sûre et la Balade “Take Me Home Again” débute comme si la mer se retirait après le raz de marée, mais c’est une erreur de croire que le calme revient, la suite va finir de balayer ce qu’il restait de la côte, au large le rouleau enfle et les morceaux suivants déferlent.
En étant tout à fait objectif, j’avoue n’avoir pas forcement totalement adhéré aux passages plus softs comme “Time and Space” qui ralentissent un peu le rythme de l’album et lui apportent parfois une touche aussi kitch qu’un solo des Gun’s. Mais rappelons-le, Volume est une bête protéiforme et celle-ci ne cache rien de sa vraie nature. Le monstre va d’ailleurs finir de prouver la chose sur “The Troubadour” qui devrait rappeler à certains d’entre vous ce qu’était le Heavy au début des années 90.
Zed est un concentré d’Amérique, on voyage avec eux sur tout le continent et au travers de sa culture rock par tous les moyens possibles. Posément à bord de la Greyhound autant qu’à grande bourrasques dans la gueule sur une cylindrée pétaradante. Volume qui est produit par Ripple Music est un album comme on les aime, direct, sans fioritures, juste bien conçu avec des morceaux efficaces dans un pur style stoner rock avec en prime des riffs qui viennent foutre une baffe par surprise. Zed, c’est la différence entre le talent le pastiche en somme.
En petit bonus on vous joint le clip monté pour illustrer le titre “Chingus”. C’est geek à souhait, un rien politique sans finesse et aussi peu tolérant musicalement que nous le sommes tous un peu au fond de nous.
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