DESERTFEST Belgium – Jour 2 (High On Fire, Yob, Crowbar, Dopethrone, Enslaved…) – 13/10/2018 – Trix (Anvers / Belgique)

Difficile de savoir si l’on doit réellement se réjouir d’une si belle et chaude journée mi octobre à Anvers, ou si cela participe d’un inéluctable réchauffement climatique, reste que le soleil, superbe et fier lèche les peaux trop blanches des festivaliers devant le Trix ou au Beer Garden.

 

 

DOMKRAFT

Mais les plus malins (ou les plus sujets aux coups de soleils) sont bien devant Domkraft, trio suédois dont Flood, son album à paraître, est plutôt attendu. Massé et attentif,  le public est vite emporté par les élans cosmiques du groupe qui aura assurément marqué encore quelques bons points.

 

 

EARTH SHIP

De bonnes vibrations qui grimperont jusqu’au Canyon où Earth Ship prend les commandes de nos sens. La sensation Berlinoise dont la carrière semble aller sur de bons rails depuis leur création en 2011 est retournée chez Pelagic Records (après une infidélité d’un album avec Napalm Records) et voit le nombre de ses suiveurs augmenter concert après concert et rien n’est plus mérité. Leur prestation de ce début d’après midi ne fera pas mentir la statistique et le public présent ne s’y trompe pas.

 

 

BLACK MOTH

Ambiance plus aérienne sur la main stage avec Black Moth, quintet anglais que le troisième album, Anatomical Venus, a propulsé dans de nouvelles sphères. Pas étonnant alors que 8 des 10 titres interprétés en soit extraits, pour un show honnête sans folie toutefois. A noter la participation de Jake, chanteur de Grave Lines sur un morceau.

 

 

WYATT E.

Un rapide détour par la Canyon Stage permettra de s’enchanter devant Wyatt E., trio doom israélo-belge plongeant leurs préoccupations électriques et orientalisantes dans des tempi lancinants.

 

 

CROWBAR

Une transe de laquelle nous nous extirpons vite malheureusement, pour de viles et basses raisons puisque Crowbar nous attend sur la Desert Stage. On a beau avoir vu les quatre lascars de la Nouvelle Orleans mille fois, dont 300 lors de leur éternelle tournée pour « The Serpent Only Lies » (oui le backdrop indiquait encore que c’est sous cette bannière que Crowbar revient en Europe), c’est toujours un coupable plaisir. Les meilleurs titres y passent, la fosse ne s’y trompe par et donne de la nuque sur « All I Hate (I Gave) » ou « I Am The Storm » mais ce sont bien sûr « … And Suffer As One » et « Planets Collide » qui décrocheront de nombreuses bouches et rayeront quelques cordes vocales. Un concert de patron.

 

 

SONIC WOLVES

La course toujours, nous faisant entrapercevoir Sonic Wolves sur la petite scène. L’attrait principal de cette jeune formation est bien sûr la présence de Vita, batteur d’Ufomammut derrière les fûts. Nous dirons poliment que le groupe est encore jeune…

 

 

THE OSCILLATION

Nous repartons à l’escalade du Canyon (entendre par là que ces foutus escaliers pèsent lourd au bout d’un moment) pour The Oscillation, combo londonien qui aura su attirer dans ses filets les plus psychédéliques d’entre nous. Entre krautrock et inflexions progressives, froid comme a su l’être la musique UK fin 80, les quatre garçons envoûtent…

 

 

ENSLAVED

Mais il est vite temps pour nous autres intrépides guerriers d’aller voguer vers des cieux plus menaçants. Par le pouvoir de la rune ancestrale, c’est que Enslaved semble avoir décidé de montrer au Desertfest ce qu’est un show. Poses de rock stars, effets de fumée et lumières stroboscopiques (et un p’tit riff de « Symptom Of The Universe » pour bien montrer qu’ils se réclament des patrons), certains spectateurs ont même juré avoir vu un drakkar leur voguer sur la tronche. Jouant ni plus ni moins que la set list de la tournée (avec nouveau et très vieux morceaux), le groupe touchera au magique sur « Havenless » et ses vocaux guerriers. L’un des grands moments du fest.

 

 

WIEGEDOOD

Quelle idée de rater Swedish Death Candy, dont tout le festival a dit du bien après coup, pour grimper observer Wiegedood dont le post black lascif atmo doom machin n’apporte rien de bien nouveau… Pourtant la salle est plutôt pleine et les gens semblent nager dans une mélancolie certaine. Je m’éclipse poliment pour ne pas gâcher leur mood et part me positionner pour Yob.

 

 

YOB

Dire que le trio est attendu est un euphémisme. Rarement le désert n’aura compté autant d’habitants au mètre carré. Mike Scheidt, survivant, se lance à cœur perdu dans l’exploration de Our Raw Heart, opus post traumatisme et lance « Ablaze », lancinante complainte riche en décibels. Et que dire du riff de « The Screen », assené juste derrière. Heavy comme rarement (quoiqu’un peu long en live), ce titre transporte l’audience dans un univers parallèle dont ni « The Ball Of Molten Lead », ni « The Lie That is Sin », classiques absolues et attendus ne permettra un retour. Yob termine son set avec « Our Raw Heart », remplaçant visiblement « Marrow » dans les émotions que cette chanson tend à véhiculer. Un très gros set par un très grand groupe.

 

 

MESSA

La suite aussi touchera au sublime : sur la petite scène du bar, pleine à craquer, les italiens de Messa entrent en scène. A ce niveau d’attente, je pense que l’on peut clairement parler de sensation. Si Sara, la chanteuse, semble impressionnée et tremblotante lorsqu’elle monte sur scène, elle n’en est que plus touchante. Et cette voix… Lorsque s’ouvre sa bouche, l’audience en entier part vers d’autres rivages. Les meilleurs titres de Feast For Water sont joués, Belfry n’est pas pour autant oublié pour finalement 50 minutes de sublime, qui se finiront en ovation. Voilà un groupe que l’on va vite retrouver un peu partout.

 

 

HIGH ON FIRE

Pas le temps (malheureusement) de rester devant Yuri Gagarin dont la réputation en matière de space stoner psychédélique n’est plus à faire puisque Matt Pike et High On Fire investissent la scène principale. Malgré un son écrasant (une spécialité pour HoF désormais), le trio déroule sa set-list, qui s’articule pas mal autour de l’excellent Electric Messiah (trois extraits), puis le meilleur de chaque album récent. Si l’on peut regretter l’absence de titre de la période 1999 – 2005 (à l’exception de « Sons Of Thunder », ouvrant le set), quel plaisir de gigoter sur « Fury Whip » et bien sûr « Snakes For The Divine », titre favori à l’applaudimètre. High On Fire a encore et toujours assis le festival.

 

 

DOPETHRONE

Des trois trios chargés de clôturer les trois soirs du festival, Dopethrone est définitivement le plus crust. Le trio quebequois prévient dès le début de l’escarmouche : « on va faire la fête ce soir. Pour demain prévoyez un jour de congé ». Et le moins que l’on puisse dire c’est que les promesses sont tenues. Ça riffe dru, ça donne du Tabarnak comme d’autre donnent des baffes et si la justesse est souvent sur le fil, la pesanteur reprend toujours le dessus. Et que dire de la seconde partie de set, où Dopethrone se la joue quatuor avec l’addition de Julie, proche du groupe que les habitués connaissent déjà bien. Ses vocaux de l’enfer viennent rajouter du gras à moudre au moulin québécois avec, comme toujours, en point d’orgue « Scum Fuck Blues », qui, si la déchéance était un pays, en serait l’hymne national.

 

 

[A SUIVRE…]

 

Iro22

Photos fournies par @desertfest_belgium (Instagram)/@desertfestbelgium (Facebook)

Credit: @MarmotAPhotography (Facebook)/@marmo_da (Instagram)

 

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