Dernier né des trois Desertfest, celui d’Anvers a pour lui de se dérouler à ce moment de l’année où le manque de musique se fait sentir. Les décibels de l’été se font lointains, le Fall of Summer ne tient pas son rang cette année et la perspective de 6 mois sans courir de salles en salles pour capter bières et watts plombés n’était pas une option pour l’équipe de Desert Rock. Alors les uns se sont rabattus sur le Up in Smoke, les autres sur le Keep It Low. Voici donc notre retour du troisième évènement stone de la rentrée.
Le Desert Fest Anvers est aujourd’hui pour beaucoup un lieu familier. Pratique, avec ses trois salles dans un minuscule périmètre et son beer garden juxtaposé, le Trix propose de belles prestations et les organisateurs ont l’intelligence de ne pas trop remplir la jauge, faisant du festival un lieu où il fait bon circuler (coucou le Roadburn, je parle de toi). Et circuler n’est pas du tout un problème sur les premières heures du vendredi, bien sûr le temps que chacun arrive et récupère son sésame.
GODDOG
C’est en amateur du plus sulfureux des palindromes (dont Behemoth a fait une chanson à scandale) que Goddog ouvre le bal sur la Vulture Stage (le bar, petit mais cool, une sorte de Klub pour les plus parisiens d’entre vous). Les quatre belges font dans le stoner classique, celui qui chante sur des riffs sous-accordés et le fait plutôt agréablement, avec des refrains qui tapent et qui font taper des mains. Pas moins mais pas plus non plus.
DEAD QUIET
S’en suit Dead Quiet sur la Canyon Stage (Canyon car en hauteur, on en reparlera), quintet canadien, avec un membre d’Anciients qui flotte encore dedans. Dead Quiet est un groupe aux influences qui ratissent large. Un peu heavy, pas mal doom, vachement post, il y a là à boire et à manger mais pas autant que dans le Beer Garden, endroit où nous nous rendons en vitesse…
LUCIFER
Nous filons ensuite rapidement à la Desert Stage (grosse scène = nom du festival. Aussi simple que ça) en vitesse pour Lucifer. Emmené par Johanna « The Oath » Sardonis et Nicke « Entombed/The Hellacopters » Andersson, le groupe souscrit à pleines mains à la vague rétro rock qui sévit en ce moment. Johanna d’ailleurs est littéralement habillée comme Ozzy millésime 74. Sans grand génie, le trio, qui a bien su capter l’ère du temps sur son second album, réchauffe les cœurs et échauffe les esprits. A grand renfort de cover des Rolling Stones et de Paul Stanley, toute la panoplie est de sortie pour faire passer un moment réjouissant à ceux qui se sont prêté au jeu.
ADMIRAL SIR CLOUDESLEY SHOVELL
Pas le temps de tergiverser d’ailleurs car immédiatement après Admiral Sir Cloudesley Shovell prend d’assaut la Canyon Stage. Rodé aux bars londoniens, en passe de devenir une valeur sûre du hard rock décomplexé, le groupe enflamme les planches. Moustaches, cuir et patchs de sorties, les Shovells ne trahissent aucune de leurs intentions et infligent la première grosse claque du festival, avec – détail important – un sac plastique attaché au pied de micro tout le long du set.
DEAD MEADOW
Un saut à la prestation de Dead Meadow servira à nous rappeler pourquoi le groupe, malgré d’évidentes qualités, n’a jamais totalement retenu notre attention. Le monde massé devant la scène confirmera que ce n’est pas l’avis de la majorité.
SASQUATCH
Pour Sasquatch en revanche c’est une autre affaire. Les américains, pas des plus réguliers de ce côté-ci de l’Atlantique, délivrent une prestation plus que notable. Boogie en diable, gros son et riffs qui frappent dur, le groupe fait plus que plaisir.
BLOOD OF THE SUN
Même constat pour Blood Of The Sun au bar. Les 5 loustics, dont Henry Vasquez de Vitus derrière les fûts, donnent dans le heavy rock à la ricaine, avec du Mogg pour groover le tout. Plus que rare en Europe, le groupe se concentre essentiellement sur Blood’s Thicker Than Love, leur dernier effort en date et le set passe comme une frette à la poste. Ce fut un bonheur messieurs.
ORANGE GOBLIN
Pendant ce temps la foule est amassée devant Orange Goblin qui, en bons fonctionnaires du stoner rock délivrent un set au poil de barbe. En gentil géant Ben Ward harangue la foule qui le lui rend bien. Petit pas de danse et promotion permanente des bienfaits du heavy metal d’un coté, Wall of Death et slams à tout va de l’autre, la communion est totale sur « Scorpionica » et « Red Tide Rising » en final, et chacun repart les bras pleins de bleus mais la mine réjouit. Orange Goblin, toujours garanti sur fractures.
WO FAT
Des trois trios chargés de clôturer les trois soirs du festival, Wo Fat est définitivement le plus bayou. Désormais bien identifiés au sein de la scène, Kent et ses acolytes envoient 5 titres dans l’ordre de parution : les deux tubes de Black Code (2012), un de The Conjuring (2014) puis deux de leur dernier en date, le délicieux Midnight Cometh (2016). Ils sont venus, ils ont bu et ont botté des culs.
[A SUIVRE…]
Iro22
Photos fournies par @desertfest_belgium (Instagram)/@desertfestbelgium (Facebook)
Credit: @MarmotAPhotography (Facebook)/@marmo_da (Instagram)
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