JOHN GARCIA and The Band Of Gold (+ Dead Quiet) – 23/01/2019 (Paris – Trabendo) & 24/01/2019 (Bordeaux – Krakatoa)

Après des mois éloigné de la scène et un album qui a tardé à sortir dans les bacs, John Garcia est de retour en tournée en Europe avec son Band Of Gold pour pas moins de 26 dates. On a choisi de le capter « à froid », dès ses premiers concerts, à Paris et à Bordeaux, pour le lancement de sa tournée européenne. Les salles choisies sont d’assez grosse capacité : le Trabendo à Paris et le Krakatoa à Bordeaux, deux belles salles de concert, qui ne seront malheureusement pas complètement remplies sur ces deux dates.

C’est les Canadiens de Dead Quiet qui ouvrent les hostilités sur toute la tournée européenne. « Pourquoi ? » est la question qui revient le plus dans les rangs du public. Pas de proximité musicale, géographique, de label, ou autre avec le père Garcia… Étrange. Pour autant, le combo de Vancouver n’est pas inintéressant et apporte une introduction sympathique à cette soirée. Le groupe évolue dans un genre musical très hybride, piochant dans des genres plus ou moins proches pour composer au final une mixture assez sympa : on est d’abord surpris par les nappes d’orgue très Jon Lord-esques qui accompagnent les premiers morceaux, enchaînées à quelques cavalcades guitaristiques dignes d’un heavy metal des plus old school. On est ensuite désarçonnés quand commencent à se greffer les lignes vocales écorchées du charismatique et jovial frontman du groupe. Puis tous les repères finissent par s’envoler quand se font jour les premiers gros assauts de guitare, où quelques riffs bien francs du colliers et autres attaques de leads bien nerveuses viennent mettre tout le monde d’accord. Un sacré bordel ! Mais le tout est bien maîtrisé et exécuté, et la bonne humeur générale et la bonne communication du chanteur-guitariste participent à faire de ces 45 minutes un bon moment.

Dead Quiet


Accompagné par ses trois acolytes recrutés en plein désert, le père Garcia avait à cœur de présenter son nouvel album au public. Avant de monter sur scène, il laisse la place à ses trois musiciens pour envoyer les premières notes de « Space Vato », l’instrumental qui fait également office d’intro de son dernier album, John Garcia And The Band Of Gold. Le groupe enchaîne ensuite avec deux autres extraits du disque, dont le single « Jim’s Whiskers », qui fait bien le job.

Même s’il fait plusieurs fois allusion à un décalage horaire difficile, Garcia est de bonne humeur et communique pas mal avec le public. Du côté des musiciens, les mecs font le job pour accompagner Mister Garcia de la meilleure des manières. Les riffs de basse made in Kyuss sont assurés à la perfection, la batterie casse la baraque et la guitare, malgré un son un peu brouillon, assure comme il se doit. Concernant leur prestation scénique en revanche, on était déjà habitué avec cette formation à une certaine austérité, et on n’est pas trop surpris, en particulier par Ehren Groban qui ne lève pas ses yeux une seule fois de son manche pendant tout le set. Mais le public – qui aurait pu être un peu plus nombreux sur chacune des deux dates – est déjà bien chaud, et ce n’est que le début.

Le public est en extase lorsque le riff de « Gardenia » retentit comme le démarrage d’un bulldozer. Plusieurs standards de Kyuss sont joués (« Conan Troutman », « One Inch Man »…) et on commence à se demander si le Band Of Gold a l’intention de nous jouer d’autres de ses titres… C’est chose faite avec le fameux « Chicken Delight » (« Mon morceau préféré », s’exclame le chanteur) puis « My Everything » (a priori jouée live pour la première fois à ses dires) où John Garcia nous prouve une nouvelle fois qu’il n’a rien perdu de sa superbe, tant au niveau de ses prouesses vocales que de sa prestance scénique.

« Lilliana », qui suit, passe moins bien l’épreuve du live, avec quelques passages et arrangements un peu flottants, mais « Don’t Even Think About it » juste après ne tarde pas à relever le niveau (l’applaudimètre ne trompe pas). Les zicos profitent d’un nouveau moment à eux avec le très court « Molten Universe » avant que le maestro ne vienne remettre quelques pièces dans la machine avec encore une alternance de titres de son dernier album et de Kyuss.

Un rappel de quelques minutes et le quatuor remonte sur les planches pour finir par une doublette Kyuss de bon aloi, qui met le public en ébullition. Pour conclure, Garcia ose proposer un de ses nouveaux titres, même si c’est le plus Kyuss-ien, à savoir « Cheyletiella ». Carton plein, le public adhère et le groupe quitte la scène sous les applaudissements. Au final, la set list de ces deux dates (et sans doute de la tournée à venir) aura mixé audace et valeurs sûres, avec de gros pans de la carrière du chanteur passés sous silence (et notamment son premier disque solo, dont aucun titre n’a été joué !). Toujours serein, le prince du désert avait à cœur de bien démarrer cette série de 25 dates à travers le vieux continent. Et l’exercice est brillamment réussi, même si le spectre de Kyuss plane encore beaucoup au-dessus de sa tête.

TO)))M & Laurent

(Photos : Laurent / Bordeaux)

Laisser un commentaire

  

  

  

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.


Se connecter