HELLFEST part I – Jour 2 (Envy, Mono & The Jo Quail, Messa… ) – 18/06/2022 – Clisson

Pour ce second jour l’ambiance est toujours caniculaire, encore plus que la veille. Mais rassurez vous, l’équipe reste hydratée pour vous permettre de suivre cette deuxième journée pleine d’émotions avec une Valley très (trop ?) éclectique!


POINT MORT

Point Mort propose un melodic post hardcore (black ?) assez torturé, auquel il faudra deux titres pour se caler avant que le set ne prenne forme, avec une belle énergie communicative de la chanteuse, entre scream, growl et chant clair. Une puissance vocale énorme qui surprend positivement l’audience quand on voit le gabarit de la dame! Belle prouesse vocale ! Un set bien maîtrisé, un groupe qui se lâche et une fin remplie d’émotion sur des râles écorchés. C’est avec les poils dressés que débute ce second jour de festival en donnant la tonalité plutôt Post de l’affiche de la Valley.

 

 


DUEL

On retrouve rapidement nos repères Stoner dès les premières notes d’intro. Ça fuzz, c’est gras et on démarre par un groove bien appuyé et des soli aériens! Les Texans enchaînent avec un rock toujours bien épais et énergique, reposant sur le jeu de scène du frontman Tom Frank, chaussé de santiags peau de serpent blanches du plus bel effet, à la guitare mais aussi au micro, d’où il envoie son chant puissant et tout aussi gras et éraillé. Ça s’enjaille sur les titres suivants avec une accélération de rythme et des riffs ultra entraînants qui réveillent doucement une tente moyennement remplie. Tant pis pour les absents qui auront manqué les excellents « Electricity » et « Fear of the Dead » entre autre joyeusetés !

 

 


THE PICTUREBOOKS

Dans un registre blues un tantinet braillard qui sait s’accompagner d’électricité mais ne dépasse jamais le mur du son, The Picture Books fait figure de référence. La suavité de la voix qui finit dans un registre éraillé semble convaincre un certain nombre de spectateurs de prime abord. Le duo trace sa route et au final emporte avec lui le peuple du Hellfest auquel il sert d’ardents discours sur l’autodidaxie et les doigts tendus. Il n en fallait pas plus, carton plein !

 

 


ME AND THAT MAN

Hue jolly jumper ! Le black metal c’est fini désormais, je ne m’appellerai plus Nergal, frontman de Behemoth, je m’appellerai Tergal, et mes gilets seront les plus beaux de tout l’ouest du Pékos. La dark folkpops de Me and That Man ferait fureur au p’tit dej mais désolé, pour nous c’est déjà l’heure de la sieste. Dispensable sur toute la ligne.


THE VINTAGE CARAVAN

Les islandais de Vintage Caravan investissent une Valley au taux d’humidité proche des 100%, la température déjà élevée ne risque pas de baisser avec l’énergie communicative du trio et leurs compositions ultra rythmées et massivement entraînantes. Le public ne s’y trompe pas et sautille tout sourire ! Sur « Reset » et « On the Run », la température monte d’un cran quand les riffs s’affolent avec une basse toujours aussi profonde, ce qui emmène rapidement le public sur une belle sauterie ! Enfin ils commencent à défendre leur dernier album avec des titres de Monuments (« Can’t get you off my mind »…), plus rock que psyché, mais toujours aussi énergiques et bariolés. Maîtrisant la scène et leur set, ils mettent en avant leur capacité à jouer de leurs instruments avec classe et technique, et concluent sur une fin de show ultra rock ! La Valley est conquise par ce show digne des plus grands. Pour ceux qui voudraient les découvrir ou les revoir, ils tourneront en Octobre en France entre autres !

 

 


PELICAN

Le quatuor US rentre sur scène sans un mot (ils sont pas bavards dans le post instrumental) et installe directement ses mélopées post métal pour nous cueillir à chaud. Les riffs lancinants et la lourdeur de la basse font vrombir le sol moite. Les gouttes perlent rapidement sur les fronts et une torpeur tropicale massive s’abat sous la Valley. Pour autant Pelican, ce n’est pas qu’une massivité sonore, ce sont aussi des mélodies terriblement entraînantes qui montent et redescendent pour mieux se déconstruire et nous anéantir. Les brefs interludes clairs permettent de reprendre, un peu, son souffle et de laisser son esprit s’envoler quelques courts instants avant de vite s’écraser de nouveau sur terre.

 

 


MESSA

C’est au tour des italiens de Messa de nous envoûter avec leur doom mélodique teinté de multiples influences. Après un démarrage tout en douceur mélancolique, le titre « Horse » de leur 3ème album permet de bien mettre en marche leur set. La dualité de Messa fait mouche, avec la douceur et la suavité de la voix de Sara, sur la lourdeur doomesque des instrumentistes qui l’accompagnent. La partition vocale est de haute volée, elle porte les morceaux et emporte le public avec. La Valley n’est pourtant pas pleine pour ce show qui ne finit pas de s’améliorer. Si l’on compare avec leur dernière venue ici même, la qualité de chant est en hausse et ce n’est pas pour nous déplaire. Messa a tous les éléments pour poursuivre son ascension sur la scène doom et stoner !

 

 


MONO & THE JO QUAIL QUARTET

Le public est massé nombreux sous la Valley alors que les balances ne sont pas encore terminées. L’attente est forte pour voir réunis un pilier du post rock mondial, Mono, et le quartet à corde de la virtuose violoncelliste Jo Quail. L’emprise émotionnelle est totale, l’orfèvrerie des compositions de Mono et leur nappe évolutive est magistralement renforcée par la puissance des cordes du quartet. La beauté se retrouve sur chaque note posée par l’ensemble des musiciens. La narration entre l’ensemble électrique et acoustique permet un dialogue entre chacun pour finir sur un ensemble d’une magnifique cohérence. Une belle performance même si une fois de plus en dehors de notre spectre.

 


ENVY

Ah ils en ont fait des émules avec leur dernier passage ici même sous la Valley, les Japonais de Envy. Leur post rock immersif et agité est toujours aussi prenant sur scène : les musiciens se donnent à fond et vivent pleinement leur set devant un parterre de fans qui pourtant peinera pour une part à rentrer dans la musique qui sied mal aux ambiances surchauffés de nos étés caniculaires.

 


Nous ne nous attarderons pas, une bonne nuit de sommeil nous attend ainsi qu’un bel orage a l’horizon qui devrait nous rafraichir les esprits et laver le terrain pour préparer le dernier jour de ce premier week-end de Hellfest 2022.

 

[A SUIVRE…]

 

Rédacteurs : Alexandre Bille & Sidney Résurrection

(Photos : Sidney)

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