SIDERAL FESTIVAL (Black Rainbows, etc…) – 12/05/2023 – Bordeaux (Mac 3 – Pessac)

C’est avec un bel enthousiasme que l’on se met en chemin pour cette nouvelle édition du Sidéral fest : cette année encore, l’événement (de son petit nom « Bordeaux Psych fest », qui comme son nom le laisse intuiter vise à valoriser les innombrables facettes de la musique psyche) est encore bien vivant, avec une prog bariolée et audacieuse. Première bonne surprise : le nouveau lieu (volontairement ou non, le festival change de lieu chaque année dans l’agglomération de Bordeaux) s’avère une excellente salle de concert, parfaitement équipée et dotée d’un très bon son, en pleine cité universitaire. Bonne pioche ! Dans l’incapacité d’assister à la deuxième journée, nous nous concentrerons uniquement sur cette première journée, dont la tête d’affiche est un groupe transalpin bien connu… De quoi se préparer à un beau festin, à l’italienne.


Magic Castles

La soirée commence avec en guise d’apéritivo à la cool le groupe Magic Castles. Gardons à l’esprit qu’on est en festival, donc la continuité stylistique n’est pas forcément au rendez-vous, même si le noyau « psyche » reste le fil rouge de la soirée. Illustration directe de ce constat avec le set des américains, qui proposent une sorte de pop-rock psyche assez sympathique : relativement dénué de saturation, le combo délivre un set carré à haute densité mélodique, qui le voit piocher aléatoirement dans la pop anglaise de la fin du siècle dernier ou dans celle des USA des années 80. Bonne musique de mise en appétit.


Do Nothing

Place à l’entrée, avec Do Nothing en antipasto grand-briton, qui propose un rock un petit peu plus nerveux, mélange de dandy rock anglais (les gars sont de Nottingham) classieux, bercé d’influences psyche plus lointaines, le tout baigné de quelques rasades électro. En tous les cas le public (assez jeune globalement) apprécie, et ça se dandine gentiment dans la fosse, où les sourires satisfaits sont au rendez-vous.


Titanic Bombe Gas

Tradition italienne : le plat principal est proposé en deux services. Le primo piatto ce soir est livré par les locaux (d’Hossegor) Titanic Bombe Gas, qui emballent rapidement le public avec une sorte de garage rock psyche-surfisant (un peu cliché pour un groupe de Hossegor… en même temps, il ne sert à rien de lutter contre ses racines…). Initialement prévus pour jouer sur une scène extérieure envisagée hors du complexe, le groupe se retrouve bombardé sur la scène intérieure, l’orga ayant dû revoir ses ambitions du fait des orages s’étant abattus dans l’après-midi ! La configuration du groupe à deux batteurs est un peu anecdotique (votre serviteur peine à trouver la valeur ajoutée des double batteurs en général…) mais pas leur musique, qui cartonne ce soir et chauffe parfaitement une fosse désormais très bien remplie. Les compos empreintes d’un garage rock énergique (on pense parfois aux Hives des débuts quand la guitare en son clair stridente vient surnager sur les rythmiques) emmènent un public incandescent jusqu’à improviser une sorte de wall of death incongru plein d’une énergie libératrice.


Black Rainbows

On arrive au secondo piatto et on n’a plus vraiment faim finalement, on se demande si on va avoir assez d’appétit pour faire honneur à Black Rainbows. C’est à ce moment-là que Gabriele et sa petite troupe entament leur set sur le duo riffu « Evil Snake » / « The Prophet » qui met tout le monde d’accord dès les premiers accords ! Le public est à fond, la salle est bien remplie, et la tension restera au taquet sur toute la grosse heure du set.

Scéniquement, on est sur du basique, ça reste Black Rainbows : c’est joué avec conviction, c’est carré, et c’est fait avec goût. On est sur du gros riff, quelques vocaux ici ou là, et des décharges de wah-wah fuzzées pour armer des soli qui emmènent pendant de longues minutes le public dans des virées cosmiques qui donnent tout son sens à la présence du trio dans ce festival, dédié aux trips spaciaux. Côté set list, c’est du solide, ça va piocher un peu partout dans leur discographie, et même dans le nouvel album à venir dont pas moins de trois extraits seront joués ce soir (mention spéciale au groovy « Superhero Dopeproof »), avec une incartade du côté des MC5, avec leur traditionnelle reprise de « Black to Comm ».

Après un petit soucis d’ampli vite réglé pour Gabriele, le groupe prépare sa sortie sur un « Grindstone » un peu (trop) lent, pour finir sur le gros « The Hunter » pour un final impeccable. Une belle sortie pour un set maîtrisé et solide. On aura rarement vu le groupe aussi efficace, et le public, en sueur, ne nous contredira pas.

Il ne nous reste plus de place pour le dessert dans une soirée aussi dense et roborative ! On quitte la salle rassasiés, avec un sentiment de satisfaction assez franc : le Sidéral fest semble toujours fringant. Le public est au rendez-vous, la ligne musicale de la prog, toujours aussi audacieuse, reste cohérente et offre une large place aux découvertes… Evidemment on regrette de ne pas pouvoir assister à cette seconde journée, avec notamment Radar Men from the Moon, on espère juste que le succès aura couronné cette nouvelle édition… pour tracer la route d’une nouvelle édition 2024 !

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