Si pour beaucoup Berlin rime avec grisaille, déchéance post communiste et imperméable mal taillé, pour notre part c’est avec allégresse que nous préparons nos valises pour cette destination et plus encore lorsqu’il s’agit d’aller couvrir le Desertfest pour vous, bande de petits veinards.
En amont du premier jour, les joyeux drilles de SOL, organisateur de l’événement, avaient concocté une sauterie de préchauffe au Cassiopea, dans les anciennes stations de train désaffectées et réhabilitées du Raw Gelände au sein du quartier de Friedrichshain.
C’est dans ce centre culturel que se tenait le Desertfest il y a quelques années, à l’Astra. On y abandonne d’ailleurs notre pote chroniqueur Chris, qui cette année délaisse le stoner pour une réunion d’anciens combattants du Punk & Disorderly. Tandis que les têtes à crêtes se battent à un bout de la zone nous investissons donc le Cassiopea, salle qui à su faire du neuf avec du vieux. Cette salle de concert est capable de tourner sur deux étages, cependant ce soir seul le rez-de-chaussée servira pour cette Warm Up. Après avoir immortalisé l’instant au photomaton du jardin intérieur, et s’être désaltérés sous une boule a facette open air, on glisse vers une salle bondée qui acclame les premiers riffs de Temple Fang.
C’est toujours cool de voir des concerts dans une petite salle, surtout avec l’affiche qui nous attend ce soir ! La soirée commence donc par le groupe Temple Fang, au son un peu lounge stoner. Je ne sais pas si le volume est trop fort ou si nos tympans se sont ramollis à force de ne pas faire de concerts, mais ce qui est certain c’est qu’en Allemagne on ne semble pas trop s’encombrer des restrictions au niveau sonore !
Ceci n’empêche en rien le public de faire valoir le sold out. L’ atmosphère moite du club et les fans qui s’ agglutinent au premier rang donnent leurs lettres de noblesse aux mots Warm Up. Une avalanche de riffs planants entre deux envolées plus costaudes ne suffisent pas pour autant à nous convaincre totalement, loin d’être mauvais, les Hollandais ne déméritent cependant pas et font valoir leur compétence live sans mollir.
Une petite demi-heure plus loin, c’est au tour de de The Devil and the Almighty Blues de fouler la scène, toujours avec un son beaucoup trop fort et grésillant. Déception, quand tu nous tiens, même si, pour une warm-up, ils auront su garder le public à température.
La set list déroule impéccable, entrée sur fond de négro spirtiual qui fait se gonfler la salle d’un peu plus de monde qui file tout droit vers “Storm Comming Down” ou les désormais incontournable “Time Ruin Everything” et “The Ghosts of Charlie Barracuda”. Malgré ce que pourront dire nos oreilles douloureuses, le front man Arnt Andersen, toujours vêtu de sa toge et de ses colifichets, tient la salle dans sa main du début à la fin du set.
Que dire de cette préchauffe? Une soirée en demi-teinte malgré l’excitation de s’y rendre. Un son craquant au point de faire retomber le soufflé de l’envie de fêter tout cela. Cependant le public est resté compact devant la scène, a croire que c’est nous qui devenons trop exigeants ou accordons trop d’importance au son. Il est vrai que l’on aurait dû savoir à quoi s’attendre et se préparer en se rendant dans un lieu originellement aussi éloigné de la musique. Pour autant, ce lieu justement si imparfait et si particulier nous laissera sans doute cette soirée longtemps en mémoire. Pour l’heure il est temps de s’en retourner aux abords de Tempelhof pour un debrief houblonné et quelques heures d’un sommeil bien mérité.
Rédacteurs : Pauline & Sidney Résurrection
(Photos : Sidney)
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