Le temps a filé et nous voici déjà au troisième et dernier jour. Le corps commence à vous faire sentir qu’il fatigue mais ce n’est clairement pas le moment, la journée est dantesque. Les tournées des uns et des autres font que pas mal de groupes n’avaient certainement la possibilité de venir que le dimanche. On a donc un déséquilibre par rapport aux deux premiers jours mais on ne va pas s’en plaindre, on termine en beauté.
MONKEY3
Et quand je vous dis ça, comprenez qu’on débute par exemple avec Monkey3 sur la mainstage. Du lourd dès le début.
Si vous n’avez jamais vu les Suisses en concert, de une c’est étonnant vu leur longévité, de deux c’est une grosse erreur. Chaque concert que j’ai vu d’eux a toujours été de haute qualité et celui-ci ne fait pas exception. Le son est magnifique et le trio? visiblement content d’être là ne tarde pas à conquérir la salle dans sa totalité. Les plus anciens sont de plus ravis d’entendre par exemple les première notes de Jack extrait de leur deuxième album. Une fois de plus le quatuor a fait honneur à sa réputation de groupe live imparable avec un concert de très haut niveau qui pose les bases de cette ultime journée. Excellent.
THE OBSESSED
Petit tour à droite à gauche pour faire le plein de discussions et rencontres et on enchaine, toujours sur la Desert Stage avec The Obsessed. Bim ! Grosse journée je vous ai dit ! Ce n’est pas à Wino et sa bande qu’on va apprendre comment chauffer à blanc une salle déjà acquise qui plus est. Donc, pas de préliminaire, le groupe enchaine les titres piochés dans toute leur discographie et expose tout son savoir-faire. De la belle œuvre à l’ancienne, rondement menée avec un groupe visiblement ravi de son effet.
DUEL
Direction la Canyon stage pour l’un des mes principaux objectifs du festival, Duel. Public et groupe, tout le monde a donné ce qu’il avait dans les tripes. J’avais une attente énorme pour ce groupe et ils ont tout explosé. Difficile de trouver les mots pour retranscrire le ressenti tellement le groupe a fait preuve d’une maitrise totale de bout en bout. Les texans ont tout retourné et ont offert un show hyper dense et énergique. Ne cherchez pas les pauses et temps morts, ne cherchez pas les moments de relâche. Un sprint de début à la fin. Tom Frank à la guitare et au chant assure méchamment. Ce mec et le reste du groupe sont possédés par leur musique et interprètent leurs titres avec cet énorme supplément d’âme qu’empêche le studio. A titre perso, le meilleur concert des trois jours, rien que çà.
EYEHATEGOD
Je suis tellement sous le choc de Duel que je reste jusqu’au bout et joue même ma groupie pour récupérer une setlist oh ! Du coup, à la bourre pour Eyehategod sur la scène principale et impossible d’accéder au devant de la scène pour des photos avant la fin du délai (3 premiers titres) le temps de se frayer un chemin pour arriver près de la scène. Bref, le groupe joue devant une salle comble et a l’air en bonne forme. Mais pas plus. Les quatre musiciens délivrent un show solide mais un peu routinier. Ça monte doucement en puissance et la seconde moitié est plus convaincante. Attention, Eyehategod qui en garde sous le coude ça reste quand même quelque chose à voir. Le groupe assène ses riffs mortels, interagit un peu avec le public et apporte la dose de rage que les fans étaient venus cherchée. Eyehategod, ça ne chante pas l’amour et la joie de vivre, ça crache sa haine du système et la nécessité d’abuser de substances pour traverser cette chienne de vie. Bref, le public ressort heureux de ce concert qui a fait le job.
YAWNING MAN
Je poursuis ma soirée en picorant plus qu’autres choses sur Howling Giants, Black Mirrors et vais jeter un regard curieux sur le début de Enslaved. Direction la Vulture Stage car je suis intéressé de voir l’accueil réservé à Yawning Man. Clairement la bizarrerie de programmation que de placer ce groupe sur la toute petite scène (et pour avoir eu l’avis de Gary Arce, ce n’était pas le choix du groupe). Bref, si vous arriviez 15 minutes avant le début du show, il y avait encore moyen d’être bien placé. Une fois le show commencé, trop tard. C’est blindé de chez blindé. Le groupe égal à lui-même délivre un concert tout en ambiance, en mode cool de chez cool. Pour vous dire comme les gars étaient tranquilles, à 21h40 heure présumée du début du concert, Matthias Vandeven (My Sleeping Karma) doit partir à la recherche du batteur et bassiste alors que Gary Arce les attend sur scène. Bref, le coin scène et bar est plein à craquer et du début que j’ai vu et les échos entendus ensuite, c’était très bien.
THE ATOMIC BITCHWAX
Alors oui, j’ai quitté assez vite Yawning Man mais je les ai déjà vus un paquet de fois ce qui n’est pas le cas de The Atomic Bitchwax. Et à priori, ça promet du grandiose car un groupe comme celui-ci sur la Canyon Stage, c’est la promesse d’une belle bagarre. Et c’est exactement ce qu’on a. Un groupe ravi d’être là, devant un public ravi d’être là, sur une scène qui est parfaite pour un concert de ce type. Tout y est et l’alchimie est parfaite. Plus le groupe se donne plus le public leur répond. On a donc un concert de grande qualité, très énergique où le groupe balaye une bonne partie de sa discographie au grand plaisir des fans. Une fois le show terminé, je croise des gens dégoulinant de sueur (le bassiste de Duel entre autres!) qui ont un sourire aux lèvres qui en dit long. Magnifique prestation.
DOPELORD
Et dire qu’il nous reste Dopelord pour clôturer cette édition 2023 du festival. Les Polonais ne sont pas venus faire de la figuration et clôturer un festival où la moitié du public serait déjà parti, oh que non. Les quatre musiciens sont là pour vous faire sortir la moindre goutte d’énergie restante à grands coups de riffs maléfiques. Et ça marche. Là encore le public est hyper réceptif et se donne sans compter. Ça headbangue de partout et applaudit généreusement. Il faut dire que la prestation de Dopelord est excellente. Impossible de rester de marbre. Le groupe pioche principalement dans ses trois derniers albums pour une setlist solide et puissante. Ça ne laisse pas de place au doute, Dopelord est là pour montrer ce qu’ils savent faire et la démonstration est magistrale. Pour moi un choix parfait pour faire la clôture du festival, une réussite total.
Voilà, l’édition 2023 se termine. On repart la tête pleine de merveilleux souvenirs, de bons sons et de superbes images. Le sac est rempli de disques et autres goodies achetés à prix raisonnables directement auprès des groupes.
Et comme je le disais en intro du premier jour, si vous regardez le ratio entre l’investissement (place, hébergement, route) et le plaisir (concerts, rencontres, discussions), vous êtes carrément bénéficiaires. Le DesertFest d’Anvers est un festival a taille humaine qui permet de pleinement apprécier son week-end. Les quelques défauts (prix de la bouffe, un peu trop de basse sur la mainstage, petite scène parfois inaccessible sans arriver à l’avance) sont totalement éclipsés par le millier de qualités de ce festival. Rendez-vous donc dans un an pour reprendre sa dose automnale de riffs.
Excellent !
Entre les avis du Doom Lord et de potes emballés, ton excellent report a fini de me convaincre … l’an prochain je serai du bal !
Cheers !