Slomosa (+ The Silver Lines + Mosees) – 08/11/2024 – Capbreton (Le Circus)

On a pris de telles claques récemment avec les derniers concerts de Slomosa, qu’aller les voir pour l’une des dernières dates de leur tournée (la dernière en France) ne nous a pas fait hésiter longtemps. Il fallait le trouver, ce Circus, paumé dans le noir derrière un hangar d’une zone industrielle de Capbreton, petite ville balnéaire de la côte landaise, proche du Pays Basque… Mais ça n’a pas refroidi grand monde apparemment, l’affluence des grands jours s’étant donnée rendez-vous ce soir dans cette salle sympa et conviviale qu’on est content de découvrir. Dotée d’une configuration impeccable, d’un bon son, et d’un light show exemplaire, ce Circus a quelques atouts à faire valoir !

 

MOSEES

En guise d’entrée en matière, Mosees fait particulièrement bien le job. Le quatuor local (il sont basés à quelques encablures) propose un rock très énergique à un public déjà bien tassé. Bien carré musicalement, le groupe déroule un bon set nerveux et réjouissant. Les musiciens ont une bonne présence scénique, avec un guitariste à ressorts, et un autre guitariste qui partage le chant avec le bassiste, en chœurs assez souvent (et c’est assez réussi). On est pas vraiment en terrain familier (on est quand même loin du stoner) mais c’est une parenthèse bienvenue et franchement sympathique.

 


THE SILVER LINES

Il ne faut pas longtemps pour s’apercevoir que le fil rouge de la soirée sera le fun et la bonne humeur. Le quatuor anglais prend la scène avec un grand sourire, et délivre quelques sympathiques compos à un public qui, au moins en partie, est venu spécialement pour les voir. The Silver Lines dispense ce qu’on dénommera avec une certaine feignantise intellectuelle du rock anglais (!), une sorte de mélange entre Oasis (et pas uniquement à cause de la fratrie guitare & chant) et de Blur en gros (dit comme ça ça fait cliché et pourtant…), guitare en son clair et grosse basse ronflante. Le chanteur essaie sans arrêt de baragouiner quelques bouts de phrase en français pour la blague et joue bien son rôle de frontman. Les quelques problèmes techniques du guitariste saccadent un peu la fin du set, mais le groupe n’en perd jamais sa bonne humeur communicative, et le concert se déroule, toujours à un bon rythme (jamais le tempo ne faiblit !). Les premiers rangs sont à fond et se laissent envoûter par ce groove énergique, il est vrai assez irrésistible. Encore un groupe qui n’est pas dans les balises stoner rock mais qui fait passer un excellent moment au public.


SLOMOSA

Nous avons assisté à différentes prestations de Slomosa ces dernières semaines, pour la plupart en festival, et nous avons été impressionnés par leur courbe de progression. Lassés de les voir voler les affiches à leurs collègues de fest, nous avons voulu voir le groupe en configuration “concert en salle”, en tête d’affiche.

Benjamin annonce assez vite dans le set qu’ils viennent d’enquiller 8 concerts sans de repos, et qu’ils comptent bien lâcher tout ce qui leur reste d’énergie ce soir – et la journée de demain étant off, la fête est au programme ce soir ! Que dire que nous n’ayons déjà dit lors de nos derniers live reports du groupe ? La scène, bien que de belle taille, est plus petite que les derniers festivals où nous avons vu le quatuor (il faut voir Jard, avant le début du concert, manquer de se casser une jambe, en équilibre sur son tabouret de batterie pour accrocher leur petit backdrop), et le groupe a donc moins d’espace pour évoluer. Pourtant ils exploitent chaque centimètre carré, en particulier Ben et Tor, qui viennent souvent sur les avancées des retours en bord de scène pour aller claquer quelques leads de guitare sous le nez des premiers rangs. Pour le reste, on y est habitué mais c’est toujours remarquable, on note une entente impeccable entre les musiciens, un véritable lien (manifestement amical en plus de musical) qui fait que chaque interaction sur scène, jamais forcée, semble sincère. Indépendamment aussi, chaque musicien est devenu complètement à l’aise : Tor avec ses poses de guitar hero forcené et son cou en mode moulin à vent, Marie et son headbanging machoire serrée et sourires non stop, et Benjamin et Jard, plus posés, mais jamais austères. Ben communique pas mal avec le public ce soir, enchaîne les blagues, et sourit aussi copieusement !

Les ingrédients d’une bonne soirée son donc déjà réunis, et la set list de ce soir apparaît comme le glaçage sur le gâteau. Tête d’affiche oblige, pas moins d’une douzaine de titres sont prévus, soit la set list des grands jours. Ca commence par la version longue de “Afghansk Rev” (généralement réduite à quelques secondes en format festival), et derrière ça déroule du hit par poignées, issus soit du premier album (“Estonia”, “In My Mind’s Desert”, “Psykonaut” – ou plutôt “On and Beyond” pour les anciens…) soit du dernier (“Cabin Fever”, “Rice”, “Battling Guns”…). Des moments forts ? On retiendra le très juste “Red Thundra”, une version quasi-punk de “Monomann” qui, enchaîné à “There is Nothing New Under The Sun”, mettra la fosse en feu… Le public, parlons-en : d’apparence hétéroclite (une observation très rafraîchissante en arrivant dans la salle, habitués que nous sommes aux concerts rock au public un peu “formaté”, en terme de gamme d’âge, de style…) il se révèle enthousiaste et très réactif (avec un pogo un peu débridé en milieu de pit, fin de soirée et bonne bière servie au bar aidant), un constat partagé par le groupe qui ne manque aucune occasion de le remercier.

Dans la dynamique de la soirée et avec tant d’enthousiasme démontré à la fois sur la scène et dans la fosse, le groupe glisse même un titre supplémentaire avant sa conclusion, en dépoussiérant son plutôt rare “Traktor” (“Just to Be”, quoi…), un vrai plaisir groovy, emmené par la ligne de basse d’une Marie, en sueur, qui commence à tirer la langue après tant d’efforts en fin de concert. Ça se termine sur “Scavengers” et à ce stade il est tout simplement inutile de demander un rappel : le groupe a joué absolument TOUTES les chansons de son répertoire “jouables” en concert – et en particulier, notons-le, l’intégralité de son premier album !

Le groupe en entier finira la soirée à papoter avec le public, signant des dédicaces, discutant avec tout le monde, dans l’ambiance chaleureuse du lobby/bar du Circus. On sort ravis de ce concert, clairement une date “où il fallait être” : super ambiance, excellente petite salle, groupe dans une forme olympique confirmée… et fin de tournée ! Car hormis une poignée de dates au Royaume Uni au premier trimestre 2025, rien n’est encore prévu pour revoir Slomosa sur les planches… Le sevrage va être particulièrement difficile !

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