Astrodome (+ Birds of Nazca) – 30/09/2025 – Rezé/Nantes (Cold Crash)

 

Il n’aura pas fallu longtemps pour se décider à filer au Cold Crash ce mardi soir afin d’aller écouter Birds of Nazca et Astrodome. Les premiers entament la promotion de leur nouvel album à paraître, tandis que les seconds n’avaient plus été vus dans nos contrées depuis 2018. Direction Rezé donc, de l’autre côté de la Loire, pour une soirée signée Crumble Fight.


Birds of Nazca

Pour ceux qui auraient manqué notre précédent report du Westill 2024, où Birds of Nazca avait fait forte impression, rappelons que le groupe est un duo instrumental évoluant dans le stoner doom. Au milieu d’un heavy hautement psychédélique, porté par une scène baignée de rouges fixes, on comprend vite à voir le set que Romuald joue avec une vraie singularité: loin d’effleurer les peaux, il ne bastonne pas non plus ses fûts. Il sait tenir le public du bout de la baguette, le suspendre à chaque coup, tandis que la guitare de son comparse installe, couche après couche, des atmosphères planantes.

Au bout du compte, Birds of Nazca déchire tout dans un orage de notes. Le duo fonctionne à merveille et Guillaume pare ses riffs d’effets toujours plus éthérés. Les deux musiciens se répondent sans trop de signes de connivence, mais cela ne les empêche pas de s’offrir quelques envolées bien senties. Ces dernières peuvent parfois être un peu trop soulignées, au risque de montrer dans leurs compositions un excès d’enthousiasme qui pourrait égarer l’auditeur. Mais cela ne retire rien au plaisir du public, qui dans la région connaît bien le duo et ne manque jamais une occasion de les voir.
La salle se laisse porter par le rythme et accueille volontiers les riffs les plus agressifs du groupe, ne manquant pas de les remercier généreusement en fin de set.


Astrodome

Il est ensuite rapidement temps de passer aux headliners de la soirée : Astrodome, quatuor portugais dont le heavy psychédélique, très carré, n’avait plus caressé nos oreilles depuis un bon moment. Les cordistes évoluent ce soir dans une lumière bleutée, en contre-jour à ravir un daltonien. Le batteur, quant à lui, est en majesté : généreusement éclairé de jaune de part et d’autre, il trône au milieu de ses camarades, et on comprend vite pourquoi.
Écouter Astrodome, ce soir, c’est comme ressortir un disque oublié de sa pile, le redécouvrir et ne pas comprendre pourquoi il était resté si longtemps loin de la platine. On regrette presque d’avoir laissé filer l’album de 2024 sans lui accorder d’attention. Les quatre jouent serré et offrent un véritable mur de son. Pas étonnant que leurs productions, entre 2015 et 2018, aient suscité un certain engouement : ceux qui les avaient vus en tournée s’en souviennent encore.


Le quatuor instrumental joue d’un seul homme, et même si la balance accuse en début de set un trop-plein de guitare rythmique, le sondier, faisant des allers-retours entre la fosse et sa console, règle vite la question. Le voyage est total et la qualité du son y contribue largement. Mais il faut aussi saluer le talent des musiciens, capables de transporter le rythme dans une autre dimension et de suivre un batteur occupant clairement le centre de l’espace, physique comme auditif, faisant fi des conventions et malmenant le métronome.
Le psych rock des Lusitaniens fait mouche. Même si une partie du public venu surtout pour Birds of Nazca déserte les rangs, les premiers restent compacts et habités : personne n’y échappe, signe que ceux qui sont venus exprès ou découvrent Astrodome sont littéralement conquis.

 


On restera seulement un peu frustré de ne pas avoir eu droit à un rappel d’Astrodome — preuve que la soirée était pile ce dont on avait besoin. Cela faisait trop longtemps que nous n’avions pas pris une telle claque au Cold Crash. Vivement la prochaine fois.

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