C’est parti pour respirer un peu dans ce début juillet caniculaire : Crumble Fight a décidé d’inviter un peu de fraîcheur, ainsi que Valley of the Sun et Starmonger au Cold Crash, en lisière de Loire et de Nantes. Une date comme celle-là, ça ne se manque pas, et l’affluence qui gagne rapidement les lieux ne fait que le confirmer.
Starmonger
Voilà un certain temps que nous n’avions pas vu les Parisiens de Starmonger fouler une scène à laquelle nous puissions assister. Il ne leur faut pas longtemps pour annoncer la couleur : défendre leur nouvel album Occultation, que nous avions apprécié dans ces mêmes pages il y a près d’un an. Nous avions alors salué les qualités vocales du groupe, et ce live ne nous fera pas mentir. Les chœurs tenus par le bassiste Mathias sont parfaitement en place et ajoutent, au chant d’Arthur, une belle profondeur à leur stoner, oscillant entre passages costauds et phases plus aériennes.
Dans le fond, à droite, la section rythmique est bien ancrée. C’est solide. Seb martèle ses fûts à en perdre haleine, reprenant régulièrement son souffle après un déchaînement maîtrisé. Le trio se complète à merveille et offre, aux spectateurs qui remplissent un bon tiers de la salle, une énergie juvénile et bondissante (ce n’est sans doute pas un hasard si c’est inscrit sur les pompes d’Arthur : “Jumpman”).
Comme toujours au Cold Crash, il faudra se contenter d’un light show statique, mais qu’importe : la console gère le son avec brio.
Avant de se retirer, le groupe nous réserve une jolie surprise : la montée sur scène de son tout premier chanteur, Steeve, local de l’étape, qui vient prendre le micro sur “Dark and Gloomy”, juste avant une clôture en beauté avec “Black Lodge”, introduite par le grandiloquent “Anvil of Crom” de Basil Poledouris, extrait de la B.O. de “Conan le Barbare”.
Valley of the Sun
Alors que le concert tarde à démarrer, Ryan, le chanteur-guitariste, fend la foule l’instrument à la main, concentré, mine sérieuse. Parmi les premiers rangs, on croise même quelques parents accompagnés de leur progéniture, très jeune ou ado : la relève est là.
Une fois la salle remplie, le trio de Cincinnati entre en action, et Chris, à la basse, ne cache pas son envie d’en découdre. Son jeu démonstratif, puissant, ponctué de headbangs féroces et de coups de manche fendant l’air, met tout de suite l’ambiance. L’intro avec “Deep Light Burns” donne le ton et montre immédiatement de quoi le groupe est capable.
Mais entre “Mariner’s Tale” et “The Late Heavy Bombardment”, le rythme est ralenti par les longs monologues de Ryan, qui meuble ses accordages avec des histoires de café-croissant et d’apprentissage du français. Ce soir, il semble en mode pilote automatique. Sa voix, habituellement plus puissante, laisse une impression de “pas assez”, confirmée plus tard : la fatigue de la tournée et un état de santé moyen sont passés par là.
Cela ne semble pourtant pas gâcher la fête. Au fil des morceaux, le public s’embrase. À partir de “Centaur’s Rodeo”, les headbangs gagnent l’arrière de la salle. Ce titre fait toujours son effet : certains se mettent à danser, presque en transe.
La setlist s’étoffe avec “Quintessence”, tirée du dernier album, avant que le rappel ne voit Valley of the Sun entamer “Old Gods” et clôturer un concert qui aura divisé : d’un côté, les dubitatifs ; de l’autre, une majorité de convaincus.
Une chose est sûre : ce soir encore, le live aura prouvé qu’il ne se répète jamais, et que le mot “vivant” n’a jamais aussi bien porté son nom que dans les accidents et les aspérités d’un concert.
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