Une seule date française pour un des groupes les plus excitants et riches musicalement de ces derniers mois. Une seule date, donc, une date parisienne. Je ne suis plus totalement objectif avec All Them Witches, je me devais donc de faire le déplacement depuis ma Gaule capitale.
L’occasion pour le petit provincial que je suis de découvrir La Mécanique Ondulatoire. Et, merveille de timing, de tailler le bout d’gras avec Charles Michael Parks, Jr., le bassiste chanteur de la formation présent au stand de merch, débardeur sur les épaules et lunettes aux montures 80’s vissées sur les oreilles. L’occasion de parler de Elder, de la compilation hommage à Hendrix, de la frustration mais aussi de l’excitation du groupe à jouer dans la plus petite salle de la tournée, de l’enregistrement du futur album cet été, de l’importance des vinyls de papa et maman…
La bière descend tranquillement le long de mon gosier alors que mes pas me guident dans la cave voûtée de la Méca. Une quinzaine de mètres de long, une petite scène légèrement sur-élevée, un cauchemar pour le Hobbit que je suis. Et PAUW de s’installer. Hollandais, cheveux soyeux, dégaine 60’s, voix sucrée à la Tahiti 80. Une douceur psychédélique s’empare du public, les nappes synthétiques préparent habilement au concert suivant. Un choix judicieux que cette première partie, pas transcendante mais cohérente sur cette affiche.
Après un changement de plateau efficace et une discussion avec un grand autochtone chauve, grand et sympathique, s’installe All Them Witches.
Les quatre lascars vont nous gratifier de quasi 2 heures de show. 2 heures d’équilibre entre folk ciselée (le combo “Call me Star”/”Open Passageways”), impro hypnotique et rampante sur une dizaine de minutes, messe salace sur un “Dirt Preacher” qui verra naître quelques slams souterrains. La part belle est faite au dernier album. “C’est du sucre ça madame, de la pâtisserie dentelle de compétition ça m’sieur, goûtez-moi donc ce “Talisman-Blood and Sand”/ “Milk and Endless Waters” !”. L’entente entre les gonzes de Nashville est flagrante. Ça tricote dans la soie et l’écoute mutuelle est permanente. Les guirlandes de notes tressées par le claviériste trouvent le juste chemin entre les frappes sèches du batteur et les guitares tantôt blues ou aériennes. La richesse du combo trouve sur album un écrin de production propice à l’expression. Ce soir la Méca n’est pas en reste puisque le son est à la hauteur de la musique proposée. Précis, sec, à l’équilibre juste.
Le combo ne semble pas vouloir s’arrêter. A vrai dire, le public ne le souhaite pas non plus. On ressort tout émoustillé de la performance, heureux d’avoir vécu un moment privilégié dans ce petit lieu plein de charme. All Them Witches vient de me convaincre sur scène après m’avoir conquis sur album. Passe ton chemin, chercheur d’embrouille, je les aimeuh et te conseille vivement de les écouter ! Laisse parler ton cœur jeune loubard.
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