Comment aurais-je pu rater pareil événement ? Karma To Burn, Down, Clutch, Electric Wizard, Eyehategod, Cathedral, Pentagram, Mastodon, Ufomammut, Orange Goblin, Saint Vitus… tous en concert dans le même festival… sur 3 jours d’affilée… en France !!! Difficile à croire, et pourtant le Hellfest l’a fait. Et n’importe quel amateur de metal y aurait trouvé quelques dizaines d’autres groupes super intéressants pour finir de rendre cette affiche probablement l’une des plus alléchantes des festivals de cet été en Europe. Ni une ni deux, voici un compte-rendu 100% subjectif et 100% orienté tendance “stoner”… Le 1er jour, il n’y a pas encore foule quand les premiers combo montent sur scène. Les frenchies de Watertank balancent leur gros heavy stoner technique dans la tente “Terrorizer” avec une belle efficacité, mais le public n’est pas très nombreux pour en profiter. Les heureux présents découvrent 4 jeunes gaillards pas timides, qui assurent un show plus qu’honnête : efficace, bien exécuté, et qui donne envie d’en connaître plus. A réserver à la branche la plus “metal” d’entre nous stoner-addicts toutefois… Le groupe remplit en tout cas bien son office de nous préparer les cages à miel pour l’un des concerts que j’attends le plus de tout le week end : Karma To Burn ! A midi pile (pas l’horaire idéal pour une grosse dose de stoner), le trio monte sur scène et commence à asséner ses premiers accords. Inutile de vous détailler la set list du concert, à moins que vous ne souhaitiez connaître les numéros gagnants du loto (pour rappel : toutes les chansons de K2B portent des titres sous forme de… numéros). Le fait est que Will décoche les riffs les plus remarquables du week end, sans faillir, et ce pendant presque 3/4 d’heures. Rob et Rich apportent la touche de southern groove qui donne au groupe sa spécificité. Le public commence à affluer, mais ce concert en début de journée aurait pu être magique devant quelques milliers de personnes de plus, même si les présents étaient à fond dedans. Excellent.
Après une petite pause relax avec notamment les Backyard Babies, un public de die-hards se masse devant la main stage 2 pour l’arrivée des cultissimes Eyehategod. D’ailleurs, un détail ne trompe pas : les musiciens d’autres groupes occupent totalement les côtés de la scène, à l’image de Phil Anselmo (Down), qui n’arrêtera pas de headbanguer de tout le concert, de venir sur scène pour saluer les zicos, et même prendre la gratte à son pote Jim Bower sur un titre complet ! Musicalement, les je-m’en-foutistes de la Nouvelle Orléans enquillent les titres les plus massifs de la journée : des tempos lents, lourds, servis par des riffs de gratte accordés 3 tons trop bas et une basse ronflante… Pachydermique, mais diantrement efficace. Le succès rencontré auprès du public dépasse la vague réputation “culte” du groupe, un excellent concert.
Une heure plus tard, on nous annonce une pause imprévue, et probablement la plus mauvaise nouvelle du festival : Pentagram a dû annuler son concert ! Dégouté… L’heure peut donc être passée à noyer sa tristesse dans l’alcool… Dont acte. Sans conviction, je me traîne jusqu’à la tente Terrorizer pour assister au show d’un groupe dont on m’a vaguement parlé : Torche. Et quelle claque ! Evoluant dans une sorte de sludge metallisé très carré et très technique, le trio se révèle, en plus de musiciens vraiment accomplis, un grand groupe de scène : non seulement ils sont à fond dedans, mais l’interaction avec le public va au delà de l’excellente musique qu’ils proposent. Encore une fois, voilà 3/4 d’heure de baston sonore qui m’ont donné le sourire. La découverte de la journée !
S’enchaînent ensuite les prestations un peu moins stoner de Kylesa (gros succès public) et Entombed (idem, un pit de folie), qui ne font que préparer les oreilles pour l’un des shows les plus attendus du public : Down, sur la main stage n°2. Le groupe monte sur scène avec une envie d’en découdre évidente, ce qui fait chaud au coeur (Down peut à d’autres occasions paraître “en roue libre”…). Le co-leadership du groupe est assuré par Pepper Keenan, qui se donne à fond, et évidemment Phil Anselmo : ce dernier, frontman efficace, ne prend pas vraiment le pas sur ses co-équipiers, et l’impression de “vrai groupe” qui se dégage de ce fait participe vraiment à l’efficacité de cette machine bien huilée. Même si Rex et le père Windstein restent un peu en retrait, tout le monde abat sa part avec envie, à l’image de Jimmy Bower, qui martèle ses fûts avec fougue alors qu’il enquillait les riffs quelques heures plus tôt à peine avec ses collègues de Eyehategod. Les morceaux des 3 albums du groupe défilent (pas assez de “Nola” à mon goût…). Impeccable.
Les concerts de Anthrax (bien péchu… pas mal ce nouveau chanteur, même si ça me fait mal de le dire !) et de Heaven & Hell (horaire probablement trop tardif pour les papis : on ne peut pas vraiment dire qu’ils avaient une pêche et une bonne humeur comunicatives…) viennent compléter la soirée pour mieux nous préparer aux berceuses de… St Vitus ! Le légendaire quatuor de doomsters menés par Wino Weinrich, reformé officiellement depuis quelques années (et ravivé à l’occasion de quelques événements ici ou là) surprend rapidement par sa fougue et sa bonne humeur ! Même si les musiciens ne sont pas non plus des boute-en trains, ils sont non seulement heureux d’être là (les sourires entre eux ne trompent pas) et ont sacrément la pêche : il faut voir le sieur Chandler, bandana “70’s” autour de la tignasse, sauter et tournoyer sans cesse, et Wino se balancer derrière son micro en grimaçant pendant une heure ! Un Wino impeccable, soit dit en passant, qui se cantonne ici au chant, et nous rappelle avec sa voix chaude pourquoi il a acquis ce statut culte parmi le petit monde des stoner-fans… Excellent show, qui nous permet de passer une heure avec le sourire, avant de se gauffrer les gros mégalos de Mötley Crüe (prestation calamiteuse, courte et sans passion, pas à la hauteur d’une tête d’affiche de festival).
Allez, on va récupérer quelques heures pour mieux se préparer à la seconde journée, qui s’annonce riche en bons concerts ! A suivre…
Laurent
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