BLACK MOUNTAIN (+Psychotic Monks) – 11 juin 2015 – Paris (La Maroquinerie)

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C’est sous un infâme cagnard qui m’aura suivit sur deux heures de trajet dans une voiture non climatisée que j’accoste la maroquinerie. Première chose à faire dès lors, prendre une pinte à vider d’un trait pour essayer de se souvenir de la signification du mot « fraîcheur », le tout sur la très sympathique terrasse du lieu. Mais déjà, il est temps de s’engouffrer dans la moiteur et les vapeurs de machine à fumée pour atteindre la scène.
Ainsi, l’espace semble avoir déjà raisonné. Au vu du niveau de transpiration des individus présent ce soir, il est clair que je viens de louper la première partie… Psychotic Monks. Je ne parlerais donc pas de leur musique. Par contre, j’entends parler de leur prestation avec entrain. A charge de revanche donc.
Ce soir ce sera donc Black Mountain seulement. Petite parenthèse, ce groupe canadien de heavy-hard-rock-psyché-stoner-prog 70’s formé en 2004 me semble absolument mésestimé au vu de la qualité de leurs compositions et du soin apporté à la production d’un album comme « In The Future », qui est pour moi, l’une des meilleures références du genre (plutôt large le genre donc). Le groupe est en tournée pour les 10 ans de la sortie de leur premier album, ce qui va me permettre de les voir pour la première fois vu que lors de leur dernier passage, en 2011(!), la salle affichait complet.
Les voilà donc qui arrive sans chichi. L’une des particularités du groupe est le double chant masculin/féminin avec le leader chanteur/guitariste Stephen McBean d’un côté et la chanteuse Amber Webber de l’autre. Si cette dernière est plus ou moins en retrait sur certains morceaux, car tantôt lead ou backing vocals, la symbiose des deux est là. Avec un claviériste et un bassiste sur la gauche, c’est assez naturellement qu’Amber trouve sa place au centre avec le batteur tandis que Stephen s’excentre plus loin sur la droite. Ce doit être le moyen pour lui de se dégager suffisamment d’espace pour laisser place à la fougue de son jeu de scène. A la fois intériorisé car souvent tête baissée ou regardant ses amplis mais aussi démonstratif avec ce qu’il faut en sauts et hochements de tête. Cette position centrale d’Amber se montrera parfois en décalage, surtout lorsqu’elle se retrouve passive alors que l’ensemble du groupe se donne au maximum, mais après tout qu’importe, puisqu’on décolle.
Ils font honneur à l’anniversaire qui les amène avec « Modern Music », pas mal en ouverture mais l’atmosphère enjouée qui s’en dégage est bien différente de leurs habitudes. On se rattrape avec un « Stormy High » du tonnerre, tube de leur second effort avec ce chant féminin lointain tout à fait entêtant. C’est alors que je m’aperçois de la qualité du son de ce soir. Les balances sont à l’orée du parfait et laissent entendre l’ensemble des nuances presque comme sur enregistrement. A peine s’aperçoit-on ici ou là que le clavier est un peu bas en volume. Pour en finir avec la technique, les lights soulignent tranquillement et de manière assez psyché ce qui se passe sur scène.
Globalement la set-list enchaînera les ¾ des morceaux du premier album en alternance avec ceux du second. Quelques morceaux ressortiront tout particulièrement pendant cette soirée comme « Don’t Run Our Hearts Around » qui se finira en un orgasme extrême non feint pour l’ensemble de l’audience ou bien « No Hits » et ses passages complètement schizophrénique. On aura aussi le droit à un « Queens Will Play » décevant dans sa première partie, la faute à un synthé complètement aphone pour le coup mais suivit par un morceau inconnu (« Defector » ?) qui ne demande qu’à être analysé rapidement sur un futur enregistrement !
Une petite pause histoire de s’éponger comme on peut, puis un retour sur un second morceau inconnu (« Mothers » ?). Si nous n’avons pas eu le droit ce soir au troisième album et à un titre comme « Rollercoaster » nous avons par contre le droit à ce qui semble être deux nouveaux morceaux que le groupe traîne sur cette tournée. Ce dernier s’étire en longueur à la manière d’un « Bright Lights » en plus pêchu et réussi directement, comme ça, à la première écoute live, à être l’un des meilleurs moments de la soirée. Encore une fois, j’espère vite pouvoir y jeter une oreille attentive sur enregistrement. « No Satisfaction » vient pour boucler la boucle en résonnant avec « Modern Music » et c’est alors que les portes s’ouvrent et que l’air frais s’engouffre.
Voilà donc un groupe qui ne déçoit pas en live, bien au contraire. Tous les éléments étaient présents pour passer un très bon moment et jusqu’à la découverte de ces deux nouveautés qui annoncent peut-être un nouvel album d’ici peu. En croisant les doigts, je pars me repasser les galettes précédentes et divaguer aussi sur l’ensemble des projets musicaux gravitant autour du groupe.

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