Alors que le Desertfest de Berlin démarre tout juste, il se passe encore des choses à Paris, en particulier dans la cave de l’International où l’association Fuzzoraptors à programmé à prix libre (Ce qui est assez rare que pour être souligné) Black Rainbows avec en première partie Electric Jaguar Baby et Red Sun Atacama
Le set de Electric Jaguar Baby débute sur les écrans de la salle du bar et sonne la descente vers la cave pour voir de quoi il retourne. Ce Duo Parisien au look de hypster propret met dès lors son énergie au service du plateau pour chauffer les planches de la scène à grand renfort de Guitare et de batterie. Ils offrent souvent des tentatives Stoner aboutissant souvent à un rock convenu mais pas sans énergie. . En habitué de la scène le chanteur cherche le contact avec le public, l’encourageant à se donner bien qu’il soit encore un peu tôt. Pour autant le set semble avoir séduit un bon nombre de personnes dans l’assemblée et c’est là le principal.
C’est après quelques rafraîchissements que tout le monde se meut de nouveau vers les sous sols pour découvrir Red Sun Atacama, power trio fuzzy. Le public s’est fait plus pressant devant la scène pour recevoir la performance du groupe et c’est avec peine que l’on peut désormais voir ce qui se passe devant, tant les piliers soutenant la voûte sont encombrants. Côtés lumière c’est sans surprise que l’International nous livre sa mirifique palette de Bleu et de Rouge qui empêcheront tout photographe sans qualification de faire quelques images potables. Coté balance les gars ne sont pas bien servis non plus. La basse écrase pas mal le reste et la voix ne ressort qu’à peine du magma sonore. Quel dommage! car c’est un super set qui s’offre à nous. Une violence contrôlée propulse les riffs, les compos sont filées et cohérentes et la tessiture de voix de Clément le bassiste est alléchante. Vincent transpire allègrement sur sa guitare et sous sa casquette ne jouant pas les guitar hero, juste faisant le job et le faisant bien, le tout servi par Un Rob à la batterie qui brode un tapis de percussion constant et lourd. L’entrelacs de morceaux Psych et Fuzz marche à merveille et le public est conquis. La salle est moite, de bonheur lorsque le chanteur s’excuse d’avoir encore un morceau à jouer. “Ne vous excusez pas, jouez en plus!” mais il n’en est rien, le set prend fin et on prépare l’autel pour la suite.
C’est avec appréhension que je vais découvrir Black Rainbows dans une si petite salle, en effet, la balance des premières parties laissait présager le pire et il s’est passé un miracle, tout est rentré dans l’ordre. La puissance des démons Italiens va pouvoir se livrer dans une exiguïté totale sans être incommodante outre mesure. Le set s’ouvre sur les notes lancinantes des boucles qui font presque la signature du groupe et il est désormais totalement exclu d’approcher la scène à moins de jouer les sangliers de fosse. Le groupe nous met tout de suite dans le bain avec sa force de frappe et sa grande maîtrise instrumentale. Les morceaux sont livrés au petit poil. On aurait pu s’attendre à une set-list exclusivement faite des morceau du nouvel album, mais il n’en est rien et c’est un bon mix qui la compose au final. Les fidèles venus assister à la messe noire de nos prêtres du Psych en prennent plein les oreilles et ça bouscule volontiers sur les morceau les plus costauds comme “High to Hell”. Les corps se délient également et ondulent sur les passages les plus planants comme avec “I just Wanna Fire”. Le concert passe à une vitesse folle et c’est avec regret que Gabriele annonce le dernier morceau avec “The Hunter” vendu comme un de leur classiques. A peine le morceau fini, les instruments sont débranchés, coupant net tout velléité de rappel de la part du public et chacun rentre chez soi après un tour sur le merch envahis par les productions de Heavy Psych Sounds. Clairement, si Black Rainbows est une valeur sûre quant à ses productions sur galette, il en va de même pour ses prestations scéniques.